L'osimertinib (Tagrisso) est un inhibiteur de tyrosine kinase (ITK) anti-EGFR de 3e génération qui inhibe sélectivement les mutations activatrices de novo de l’EGFR et également les mutations de résistance comme T790M de l’EGFR, responsable de la résistance aux ITK de première et deuxième générations.
Un gain de survie significatif en première ligne du CBNPC
L’étude FLAURA a été menée chez 556 patients dans 30 pays pour évaluer l’efficacité et la tolérance de l’osimertinib (80 mg/j) pour le traitement en première ligne de patients atteints de cancer bronchique non à petites cellules (CBNPC) localement avancé ou métastatique présentant des mutations activatrices de l’EGFR, versus comparateurs actifs (gefitinib ou erlotinib, deux des trois ITK de l’EGFR qui constituent le traitement de référence actuel). Le critère principal était la survie sans progression. Les résultats ont montré que le risque de progression ou de décès était réduit de plus de moitié avec l'osimertinib (18,9 mois versus 10,2 mois). L’analyse finale des données de l’étude, présentées dernièrement à l’ESMO fait état d’une amélioration cliniquement et statistiquement significative de la survie globale des patients traités par osimertinib. La médiane de survie atteint 38,6 mois pour ces patients versus 31,8 mois pour les patients sous erlotinib ou gefitinib. Les taux de survie globale à 12 mois sont de 89 % dans le groupe osimertinib versus 82 % pour les comparateurs. A 24 mois, ces proportions s’établissent respectivement à 74 % et 59 %, puis à 3 ans à 54 % et 44 %. « Cette étude fournit des données de survie globale qui confirment ce qu’aucune autre étude de phase III n’avait démontré, explique le Dr David Planchard (onco-pneumologue à l'Institut Gustave Roussy). Ces résultats montrent qu’il est possible d’augmenter significativement la survie globale grâce à l’utilisation d’ITK de l’EGFR de 3e génération dès la première ligne de traitement. Cette avancée thérapeutique entraînant un changement de pratique clinique a d’ailleurs été inclus lors de la mise à jour récente des guidelines européennes. »
L'osimertinib en monothérapie est autorisé dans le traitement de première ligne des patients atteints d’un CBNPC localement avancé ou métastatique avec mutations activatrices de l’EGFR, mais il est encore non remboursable à ce jour.
Un risque de décès réduit de 27% dans le CBPC
Les cancers bronchiques à petites cellules (CBPC) représentent près de 15 % des cancers du poumon. Lié au tabac, le CBPC est un cancer très agressif. Il est très sensible à la chimiothérapie à base de sels de platine (carboplatine ou cisplatine) plus étoposide qui permet de réduire la taille de la tumeur chez 80 % des patients. Mais dès l’arrêt de la chimiothérapie, la maladie récidive sur un mode réfractaire. L’étude CASPIAN est une étude internationale de phase III (1 000 patients) destinée à évaluer l’efficacité et la tolérance du durvalumab (Imfinzi) en association ou non avec le tremelimumab et la chimiothérapie de référence versus la chimiothérapie seule en première ligne chez les patients atteints d’un CBPC au stade métastatique. Les données issues du bras correspondant aux patients traités par le durvalumab, en association avec la chimiothérapie de référence, mettent en évidence une diminution de 27 % du risque de décès tandis que la survie médiane atteint 13 mois chez ces patients (versus 10,3 mois dans le groupe contrôle). Les médianes de survie sans progression à un an s’établissent respectivement à 5,1 mois et 5,4 mois, tandis que les pourcentages de survie sans progression à un an se chiffrent à 17,5 % pour le groupe sous durvalumab contre 4,7 % pour le groupe sous chimiothérapie. Les données sur la sécurité d’emploi sont similaires dans les deux groupes. « Ces résultats positifs s’inscrivent en faveur de l’association du durvalumab et de la chimiothérapie de référence. Si le bénéfice de survie globale peut paraître modeste, cela pourrait constituer une avancée dans une maladie où il n’y a eu aucune innovation thérapeutique depuis les premières utilisations de la chimiothérapie dans les années 1990 », conclut le Pr Nicolas Girard (chef de service à l'Institut Curie).
D'après une conférence organisée par les laboratoires AstraZeneca.
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