L’AVIS de l’Agence française de sécurité sanitaire de l’environnement et du travail (afsset.fr), qui fait état des dernières connaissances, ne résout pas la part d’incertitude qui s’attache aux effets sanitaires des champs électromagnétiques d’extrêmement basses fréquences. Si aucune étude biologique n’a pu, jusqu’à aujourd’hui, démontrer un mécanisme d’action entre la survenue de leucémies infantiles et l’exposition aux champs électromagnétiques produits par les lignes de très haute tension, plusieurs études épidémiologiques montrent, avec une « bonne cohérence entre elles », une association statistique. « Cette situation complexe est une motivation pour favoriser la mise en place d’analyses épidémiologiques plus fines avec une meilleure caractérisation de l’exposition », indiquent les experts.
Aucune relation n’a été établie avec des pathologies autres que les cancers. Cependant, l’hypothèse de l’implication de ces champs électromagnétiques dans des pathologies neurodégénératives (Alzheimer et sclérose latérale amyotrophique) a été rapportée dans une méta-analyse de 2008 et « ne peut être écartée ». Les experts recommandent donc de poursuivre les études épidémiologiques en s’appuyant sur « une description robuste de l’exposition aux champs électromagnétiques d’extrêmement basses fréquences, notamment par le recours aux nouvelles techniques de mesures individuelles ». Il faut également, ajoutent-ils, renforcer la recherche sur les causes possibles des leucémies infantiles. Des études doivent aussi cibler les travailleurs qui, exposés à de forts plus niveaux, représentent des sentinelles.
Zones d’exclusion.
Dans l’attente, l’AFSSET conseille, par précaution, de ne pas installer ou aménager de nouveaux établissements accueillant des enfants à proximité immédiate des lignes à très haute tension et de ne pas implanter de nouvelles lignes au-dessus de tels établissements . « Cette recommandation peut prendre la forme de la création d’une zone d’exclusion de nouvelles constructions d’établissements du public (hôpitaux, écoles) qui accueillent des personnes sensibles (femmes enceintes et enfants) d’au minimum de 100 m de part et d’autre des lignes de transport d’électricité à très hautes tensions ». Zone qui peut être réduite en cas d’enfouissement de la ligne.
Concernant l’hypersensibilité électromagnétique, « syndrome très hétérogène », les données actuelles ne permettent pas d’établir de relation de cause à effet. Les experts estiment également nécessaire d’informer le public, notamment à travers la création d’un site internet de vulgarisation sur le sujet, et d’associer les populations locales aux études de caractérisation de l’exposition, « en les impliquant dans la définition des objectifs et en les informant des résultats ». Fondamentalement, les experts disent toutefois partager les conclusions « du consensus international » (OMS, 2007), qui considère que les « preuves scientifiques d’un possible effet sanitaire à long terme sont insuffisantes pour justifier une modification des valeurs limites d’exposition actuelles ».
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