Après la consécration de l’immunothérapie en monothérapie ces dernières années, les stratégies thérapeutiques évoluent pour optimiser la réponse au traitement. Afin d’élargir le spectre des patients qui vont pouvoir bénéficier de ce traitement innovant, un grand nombre d'études évaluant des combinaisons thérapeutiques sont en cours.
Les principaux résultats des études présentées aux grands congrès internationaux de 2018 ont surtout concerné les combinaisons d’une immunothérapie avec une chimiothérapie. Cette association a notamment été évaluée chez des patients souffrant d’un cancer bronchique non à petites cellules (CBNPC) métastatique.
Associé à la chimio
Le pembrolizumab (Keytruda) a ainsi été évalué en association à une chimiothérapie à base de sels de platine et pemetrexed dans l’étude Keynote-189, chez des patients ayant un CBNPC métastatique, non épidermoïde et sans mutations EGFR ou ALK (85 % des patients). Les résultats, présentés au congrès de l’American association for cancer research en avril, ont montré une diminution du risque de décès de 51 % pour l’ensemble des patients et jusqu’à 58 % chez les patients exprimant fortement le biomarqueur PD-L1. Le profil de tolérance est comparable à la chimiothérapie seule.
Suite à cette étude, l’essai Keynote-407 a comparé le pembrolizumab associé à la chimiothérapie (carboplatine-paclitaxel ou carboplatine - nab-paclitaxel) par rapport à cette même chimiothérapie seule chez des patients avec un cancer épidermoïde métastatique. Administré en première intention, l’ajout du pembrolizumab à la chimiothérapie améliore significativement la survie globale de quatre mois (15,9 mois versus 11,3 mois) indépendamment du niveau d’expression de PD-L1, ainsi que la survie sans progression (6,4 mois vs 4,8 mois). Le pembrolizumab devrait à l’avenir voir ses indications étendues à une utilisation en association à la chimiothérapie.
Des études similaires ont confirmé que l’association de l’atézolizumab avec la chimiothérapie est supérieure en termes d'efficacité sur la survie que la chimiothérapie seule chez les patients atteints de CBNPC. Les données d'efficacité de l'étude IMPower132, présentées au congrès WCLC ont ainsi, démontré le bénéfice de survie de l'atézolizumab associé à des schémas de chimiothérapie de type pémétrexed+carboplatine ou cisplatine dans le traitement de première ligne du CBNPC non épidermoïde au stade avancé.
Et à l’ESMO, l’étude IMPower 130 chez des patients traités pour CBNPC non épidermoïde avec une association de carboplatine et paclitaxel ou nab-paclitaxel avec ou sans atézolizumab, a démontré le bénéfice en termes de survie sans progression de l’association. Toutes ces études devraient modifier les standards thérapeutiques de première ligne.
Cancer du sein HER2-triple négatif
L'objectif de l’étude IMpassion130 était de comparer la combinaison de l’atézolizumab (anti-PD-L1) et d'une chimiothérapie (nab-paclitaxel) à l'association placebo + nab-paclitaxel chez les patientes atteintes d'un cancer du sein au stade avancé triple-négatif. Les résultats, présentés à l’ESMO, ont montré une survie sans progression (7,5 mois vs 5 mois) et une survie globale médiane (25,0 mois vs 15,5 mois) significativement améliorées par une combinaison d'immunothérapie et de chimiothérapie dans le sous-groupe des tumeurs PD-L1 positives. Aucune nouvelle toxicité n'a été décrite dans les deux groupes.
Des premiers résultats encourageants ont également été présentés sur la combinaison immunothérapie/radiothérapie.
La piste anti-angiogénique
L’étude JAVELIN Renal 101 a comparé, en première ligne de traitement, l’association avelumab - axitinib (anti-angiogénique) à un anti-angiogénique seul (sunitinib) chez 886 patients atteints d’un cancer du rein métastasé. Les résultats se sont révélés très encourageants puisque le taux de réponse (51 % versus 26 %) et la survie sans progression (13,8 mois versus 8,4 mois) ont pratiquement doublé dans le groupe associant avelumab et axitinib par rapport au groupe contrôle. Quant à la tolérance, il n’a pas été constaté d’effets cumulatifs renforcés en termes de toxicité.
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