La 10e édition des Rencontres de la cancérologie française (RCFr) s'est ouverte de mardi 21 novembre à Paris. « Le fil conducteur de cette édition anniversaire est l’expertise », annonce le Pr Véronique Trillet-Lenoir, présidente des RCFr. Comment permettre l’égalité d’accès à l’innovation dans le parcours de soins en cancérologie et comment coordonner les différents experts de la prise en charge des patients ? C’est pour répondre à cette question que les RCFr réunissent cette année non seulement oncologues mais aussi médecins généralistes, infirmières, pharmaciens d’officine, patients experts et membres d’associations impliquées.
Dominique Thirry, directrice de l’association « cancer contribution » rappelle ainsi qu’on est passé du stade de simple patient à celui de patient expert et même de patient formateur, avec l’université de Grenoble où des patients forment les jeunes médecins, et l’Université Pierre et Marie Curie d’où 75 patients sortent diplômés chaque année. Elle souligne aussi l’innovation dont a bénéficié la protection sociale, le maintien et le retour au travail. « Aujourd’hui, 1 000 patients sont diagnostiqués (pour un cancer) chaque jour, parmi lesquels 400 sont en activité professionnelle, énonce-t-elle. Les deux tiers d’entre eux reprendront le travail dans les deux ans après le diagnostic, ce qui était inimaginable avant. »
Place de l’activité physique adaptée
De son côté, Jean-Marc Descotes, cofondateur de la CAMI sport et cancer (qui fête ses 17 ans), a rappelé les intérêts d’une activité physique adaptée (APA) pendant les traitements : diminution des complications, de la fatigue, de la durée des arrêts de travail, lutte contre la douleur, prévention tertiaire… « Jusqu’à 700 000 patients pourraient être concernés en France par les programmes d’APA, indique-t-il. Des freins demeurent, d’abord chez les patients qui ne pratiquaient pas d’activité physique avant le cancer, mais aussi pour des questions de priorité, de peur d’aggravation de leur état, et d’incompréhension des bénéfices à en attendre. Les médecins de leur côté manquent de temps pour expliquer ces bénéfices, mais orienter les patients vers les professionnels de l’activité physique adaptée pourraient lever ces freins. »
Nouvelles technologies : garder la place de la France
Le Dr Maya Gutierrez, oncologue médical à l’Institut Curie, a insisté sur l’intérêt des nouvelles technologies et en particulier de la télémédecine. « Il faut aller vite car patients et professionnels de santé attendent, et il faut prendre les choses en main en France : a-t-on envie d’utiliser un outil américain alors que nous avons une vision différente de la santé ? », s’interroge-t-elle. Elle souligne cependant que c’est l’outil qui doit s’adapter aux patients et professionnels de santé et non l’inverse et que nombre de questions doivent donc être résolues en amont : comment faire en sorte que les informations arrivent au bon interlocuteur, au bon moment, qu’un interlocuteur dédié soit présent…
Améliorer les relations ville-hôpital
La question des relations ville-hôpital est au cœur de la prise en charge des patients en cancérologie. Une enquête a ainsi été menée sur le site du « Généraliste », auprès des médecins généralistes, montrant une implication croissante des médecins généralistes dans la prise en charge de ces patients, mais aussi la nécessité d’une meilleure coordination avec les autres professionnels de santé, en particulier à l’hôpital.
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