Radiothérapie du carcinome de l’endomètre

Moins de toxicité locale avec la brachythérapie vaginale

Publié le 08/03/2010
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Crédit photo : BSIP

« LA BRACHYTHÉRAPIE devrait être le traitement adjuvant de choix chez les patientes atteintes d’un carcinome endométrial à risque intermédiaire à élevé » constate l’équipe néerlandaise qui constitue le groupe de chercheurs de l’étude PORTEC-2 (Post Operative Radiation Therapy in Endometrial Carcinoma). L’objectif de ce travail était de comparer, chez des femmes opérées de ce cancer, l’efficacité et la tolérance de deux modes d’irradiation en traitement adjuvant : la classique radiothérapie pelvienne externe et une irradiation par voie vaginale.

Il faut se souvenir que le vagin constitue le lieu privilégié des récidives des carcinomes de l’endomètre. Ce cancer est diagnostiqué dans 80 % des cas à un stade précoce (stade1), au pronostic favorable. Chez ces patientes la radiothérapie réduit significativement le taux de récidives locales. Lorsqu’il s’agit de formes plus avancées, à risque intermédiaire à élevé, l’irradiation permet également d’’abaisser de 23 à 5 % le taux de récidives à 5 ans. Mais au prix de 26 % d’effets indésirables essentiellement digestifs.

En délivrant le rayonnement par voie vaginale, avec un taux de diffusion très restreint, PORTEC-2 s’est donc fixé comme objectif de contrôler que la brachythérapie n’est pas inférieure à la radiothérapie externe et est mieux tolérée.

Sur la moitié proximale du vagin.

C’est ainsi qu’ont été enrôlées dans 19 centres néerlandais 427 patientes atteintes d’un carcinome de l’endomètre au stade 1 ou 2A à risque modéré à élevé. L’essai a été mené en ouvert et randomisé, de mai 2002 à septembre 2006. Une radiothérapie externe a été admnistrée à 214 participantes et une brachythérapie chez les 213 autres. L’irradiation locale était réalisée à l’aide d’un cylindre dont l’isodose de référence était administrée sur la moitié proximale du vagin.

Au terme des 45 mois de suivi, sous brachythérapie 3 récidives vaginales ont été relevées contre 4 sous radiothérapie externe. Le risque de récidive locale, à 5 ans, est de 1,8 % pour la première contre 1,6 pour la seconde (risque relatif 0,78) ; le risque de récidive loco-régionale (vaginale et/ou pelvienne) est, respectivement, de 5,1 % (2,8-9,6) et de 2,1 % (0,8-5,8), soit un risque relatif de 2,08. Quant à la récidive pelvienne elle est de 1,5 % contre 0,5 % (RR : 3,10) et le taux de métastases s’établit à 8,3 % pour la brachythérapie contre 5,7 %, (RR : 1,32). Quant aux survies, les chercheurs ne notent pas de différence significative avec 84,8 % contre 79,6 % (RR : 1,17), respectivement, pour la survie totale et 82,7 contre 78,1 % (RR : 1,09) pour la survie sans maladie.

Enfin et surtout, c’est sur la toxicité intestinale que la brachythérapie prend un net avantage avec 12,6 % (n = 27) contre 53,8 % (n = 112).

Lancet vol 375, pp. 816-823

 Dr GUY BENZADON

Source : Le Quotidien du Médecin: 8723