« LES DONNÉES d’interphone ne permettent pas de mettre en évidence un risque accru de cancer cérébral. Cependant, les observations au plus haut niveau du temps d’appel cumulé et l’évolution du mode d’utilisation des téléphones portables depuis la période étudiée par Interphone, notamment chez les jeunes, font qu’il est souhaitable de poursuivre l’étude de l’utilisation du téléphone portable et du risque de cancer cérébral », indique le Dr Christopher Wild, directeur du Centre international de recherche sur le cancer (CIRC). La majorité des sujets de l’étude n’étaient pas des utilisateurs intensifs de téléphones portables, avec un temps médian de 2 heures à 2 h 30 par mois. Les plus gros utilisateurs (10 % du total) l’utilisaient en moyenne une demi-heure par jour. Interphone fait apparaître un risque de gliome de 40 % supérieur et un risque de méningiome de 15 % supérieur pour les personnes déclarant une utilisation fréquente et habituellement « du même côté de la tête que la tumeur ». Toutefois, « les biais et les erreurs limitent la force des conclusions » et empêchent d’établir « une interprétation causale ».
De nouvelles études.
Le Pr Élisabeth Cardis, chercheur principal d’Interphone, estime que l’étude se poursuivra « avec d’autres analyses de l’usage du téléphone portable et des tumeurs du nerf acoustique et de la glande parotide ». Par ailleurs, le Centre de recherche en épidémiologie environnementale (CREAL) coordonne un nouveau projet, baptisé MobiKids et financé par l’Union européenne, pour étudier le risque de tumeurs cérébrales lié à l’utilisation du téléphone portable dans l’enfance et l’adolescence. L’étude va être réalisée dans 13 pays et concernera 2 000 jeunes de 10 à 24 ans atteints d’une tumeur cérébrale et 2 000 jeunes sans tumeur. De son côté, le CIRC prévoit, en mai 2011, « une revue complète du potentiel cancérogène de l’utilisation des téléphones portables » qui examinera toutes les données épidémiologiques et expérimentales publiées. Les associations Agir pour l’environnement et Priartem demandent, dans un communiqué, « la mise en uvre de mesures réglementaires de protection ». Pour elles, il ressort « clairement » des chiffres publiés que « l’utilisation durable et intensive du portable accroît très significativement les risques de gliome et dans une moindre mesure les risques de méningiome ».
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