LA SUPPRESSION de la testostérone sérique est l’élément principal du traitement systémique du cancer de la prostate à la phase métastatique. Les agonistes de la LHRH (Luteinizing Hormone Releasing) entraînent un abaissement radical des taux de testostérone équivalent à ceux d’une castration chirurgicale, de ce fait, ils se sont imposés comme traitement de référence de première intention en raison de leur action réversible, et de leur facilité d’administration.
« Cependant les analogues de la LHRH ont une pharmacologie aberrante : dans un premier temps, le traitement va entraîner un relargage transitoire de testostérone. Cette augmentation transitoire peut être responsable d’une stimulation de la tumeur et d’une possible exacerbation des symptômes chez les patients dont la maladie est très évoluée, effet qui peut être évité par l’utilisation d’un anti-androgène comme néoadjuvant », souligne le Pr Bertrand Tombal (Clinique Universitaire Saint Luc, Bruxelles Belgique).
Les antagonistes de la LHRH sont des molécules qui n’entraînent pas cette augmentation transitoire de testostérone. Ils se lient de façon compétitive et réversible aux récepteurs de la LHRH et les bloquent immédiatement entraînant rapidement une réduction immédiate de LH et de FSH et donc de la sécrétion de la testostérone par les testicules.
Nouvel antagoniste de la LHRH.
Le dégarélix (Firmagon) est un nouvel antagoniste de la LHRH, indiqué dans le traitement du cancer de la prostate avancé hormono-dépendant. Comparé à un agoniste de la LHRH, la leuproréline, dans un essai multicentrique randomisé de phase III, le dégarélix a démontré son efficacité sur l’obtention rapide et le maintien à long terme de la suppression de la sécrétion de testostérone à un seuil inférieur à 0,5ng/ml, suppression équivalente à celle de la castration chirurgicale qui s’accompagne d’une diminution significative et durable du taux de PSA.
Face à la résistance à la castration au cours d’un cancer prostatique la connaissance de la biologie tumorale a mis en évidence l’implication de nouvelles cibles thérapeutiques, notamment le récepteur aux androgènes qui reste l’élément dominant. Les traitements disponibles ou en développement sont multiples : l’abitérone, les inhibiteurs de l’endothéline, les nouveaux anti-androgènes (MDV3100, RD162) en sont les exemples les plus prometteurs.
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