Dans les lymphomes diffus à grandes cellules B (LDGCB), les plus fréquents des lymphomes non Hodgkiniens, l'immunochimiothérapie rituximab-CHOP (cyclophosphamide, doxorubicine, vincristine, prednisone) est la première ligne de traitement. Peut-on l'améliorer ?
Lymphomes diffus à grandes cellules B : déception
Un anticorps monoclonal anti CD20 de seconde génération, l'obinutuzumab, n'a malheureusement pas montré de bénéfice versus rituximab. Et l'essai d'entretien REMARC testant le lénalidomide a montré un bénéfice en survie sans progression mais sans impact sur la survie globale, ce qui est étonnant dans ces lymphomes agressifs où généralement ces deux survies sont corrélées. On ne peut donc toujours pas proposer de traitement d'entretien même si cette stratégie mérite d’être creusée.
Lymphomes indolents : avantage à l'obinutuzumab
Dans les lymphomes indolents, l'étude GALLIUM, a comparé en première ligne une immunochimiothérapie utilisant le rituximab versus obinutuzumab. Elle met en évidence, contrairement aux résultats obtenus dans les LDGCB, un bénéfice en survie sans progression et survie globale, en particulier en association avec la bendamustine largement plus utilisée que le CHOP dans cet essai.
Lymphomes à cellules de manteau : bénéfice confirmé du traitement d'entretien
Le traitement standard du sujet jeune dans les lymphomes à cellules du manteau associe un traitement d’induction basé sur l’aracytine et un traitement intensif avec autogreffe. L'étude LyMa comparait chez ces sujets l'intérêt d'un traitement d'entretien par rituximab. Ses résultats préliminaires ont été confirmés à l'ASH. Le net avantage en survie sans progression et survie globale à 3 ans vient conforter les nouvelles recommandations prônant ce traitement déjà implémenté en pratique clinique.
Lymphomes cérébraux : nouvelles perspectives
L'analyse de la cohorte française LOC (lymphomes occulo-cérébraux) a confirmé le très mauvais pronostic de ces tumeurs. Mais de nouvelles molécules pourraient ouvrir de nouvelles perspectives. Deux essais de phase II testant l'un le lénalidomide, l'autre l'ibrutinib (inhibiteur BT kinase), ont donné des résultats encourageants.
Enfin l'analyse finale d'un essai randomisé comparant les diverses options thérapeutiques en consolidation après traitement d'induction telle la radiothérapie ou traitement intensif chez des patients éligibles de moins de 70 ans n'a pas mis évidence de différence nette en survie sans progression. La consolidation par traitement intensif avec autogreffe de moelle ne fait pas mieux que la radiothérapie.
Lymphomes Hodgkiniens : confirmation de la percée de l'immunothérapie
Dans les lymphomes Hodgkiniens l'immunothérapie confirme son efficacité en seconde ligne. L'addition de nivolumab (anti PD1) au brentixumab vedotin (anti CD30 couplé à une chimiothérapie) a donné un taux de réponse excellent (90 %) en phase II. Ce taux de réponse, jamais obtenu en rechute avec les chimiothérapies, fait espérer d'importantes avancées.
D'après un entretien avec le Pr Catherine Thieblemont (APHP, Hôpital Saint Louis, Paris)
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