L’incidence du cancer du sein chez l’homme est de 1 pour 100 000. Il représente moins de 1 % de tous les cancers du sein. Le risque de développer un cancer du sein pour un homme augmente avec l’âge.
La majorité des hommes atteints d’un cancer du sein souffrent d’un trouble hormonal : leur taux d’estrogènes est plus élevé que le taux d’androgènes. Le rapport estrogènes/androgènes est modifié.
Mutations BRCA 2
On peut citer, parmi les facteurs de risque bien établis : les antécédents familiaux de cancer du sein et une prédisposition génétique, notamment les mutations de BRCA2 (10 % des cas) et BRCA1 (1 %). « Environ 11 % des cas de cancers du sein chez l’homme sont liés à une mutation de BRCA. Chez les femmes, ce taux se situe plutôt autour des 5 % », précise le Dr William Jacot de l'Institut du Cancer (Montpellier). Les données sont partagées quant à la pertinence d’autres mutations germinales telles que PALB2, récepteur des androgènes (AR), CYP17, CHEK2. (1) Les facteurs d’hyperestrogénie absolue ou relative comme la cirrhose, le syndrome de Klinefelter, les traitements anti-androgéniques ou estrogéniques (dans le cas d’un cancer de la prostate) augmentent également le risque de cancer du sein masculin. Les hommes qui prennent des estrogènes lors d’un processus de changement de sexe sont aussi plus à risque de développer un cancer du sein.
L’exposition à des radiations, en particulier du thorax est un facteur de risque bien établi alors que les données ne sont pas toujours concluantes en ce qui concerne la gynécomastie et les expositions professionnelles (champs électromagnétiques, chaleur, hydrocarbures aromatiques polycycliques…) (1). De même, la prise d’inhibiteur de la 5 α réductase (finastéride) indiqué en cas d’hypertrophie bénigne de la prostate n’est pas un facteur de risque reconnu (2) D’autres facteurs de risque possibles, liés au mode de vie sont communs aux autres cancers (manque d’exercice, obésité…).
Très peu d’études
La stratégie diagnostique et thérapeutique est très voisine de celle appliquée en cas de cancer du sein chez la femme postménopausée. Le diagnostic est souvent plus tardif que chez la femme et le cancer est découvert à un stade plus avancé avec plus d’atteinte ganglionnaire et le pronostic est un peu moins bon que chez la femme.
Le diagnostic est plus précoce en cas d’association avec un cancer de la prostate, dans un contexte génétique le plus souvent. La grande majorité des cancers masculins du sein sont hormonosensibles (plus souvent que chez les femmes). La plupart des hommes atteints d’un cancer du sein ont un carcinome canalaire infiltrant. Les autres types de cancer sont très rares. Chez les hommes, le cancer du sein se présente souvent comme une masse sous-aréolaire indolore. « Les choix thérapeutiques sont limités quant au niveau de preuve. On extrapole à partir d’études effectuées chez la femme », explique le Dr William Jacot. La plupart des patients subissent une mastectomie radicale modifiée et les séquelles esthétiques sont généralement mieux acceptées que chez la femme. Le tamoxifène reste l’hormonothérapie de référence en première ligne. En ce qui concerne les inhibiteurs de l’aromatase les données sont limitées. De nombreuses questions se posent encore sur les causes, les conséquences et les soins optimaux de cancer du sein chez les hommes. Des études seraient nécessaires pour élucider les fondements biologiques, les risques et les avantages des traitements spécifiques ainsi que la qualité de vie des hommes atteints d’un cancer du sein (1).
(1) Ruddy K et al. Male breast cancer : risk factors, biology, diagnosis, treatment and survivorship. Annals of Oncology 2013 ; 24 :1434-43.
(2) Duijnhoven RG et al. Long term use of 5 α-réductase inhibitors and the risk of male breast cancer. Cancer causes Control 2014 ; 25(11):1577-82.
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