Impossible de prédire l’évolution de la crise actuelle. Mais déjà, la mobilisation autour des premiers cas autochtones de Covid-19 est révélatrice de la réactivité des décideurs. Devant un événement sanitaire imprévu, on a vu des gouvernements faire l’autruche, comme lors du nuage radioactif de Tchernobyl en 1986, sous estimer la catastrophe avec la canicule de 2003 ou surréagir pour la pandémie de H1N1 en 2009. Cette fois, la transparence semble de mise et la réponse des pouvoirs publics équilibrée. Mais il est vrai qu’ils n’ont guère le choix. Face au virus actuel, l’arsenal prophylactique et thérapeutique reste limité, ce défaut étant compensé par un système de santé qui semble désormais rodé pour faire face à toute éventualité. Un atout qui est pour beaucoup dans la confiance manifestée par la plupart des politiques.
Le dossier est révélateur aussi de la mondialisation des enjeux de santé publique. Et de ce point de vue, l’hétérogénéité des systèmes de soins, mais aussi l’insuffisance de coordination de la réponse au niveau planétaire sont préoccupantes. Politiquement, budgétairement, l’OMS est encore sous-équipée pour relever ce genre de défis. Pour des raisons tant humanitaires que stratégiques, les pays les plus riches doivent s'en soucier.
L’affaire constitue enfin un baptême du feu pour Olivier Véran, tout nouveau ministre de la Santé. Alors qu’il hérite d’une situation explosive à l’hôpital, le voilà en première ligne pour coordonner l’action des soignants. Et pas seulement dans les établissements. Échaudée par le précédent des « vaccinodromes » de Roselyne Bachelot, la médecine ambulatoire se plaint d’être laissée de côté. Si demain, les hôpitaux étaient débordés, la ville se trouverait pourtant en première ligne.
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