Septembre Turquoise : focus sur les progrès dans les cancers gynécologiques par le centre expert de Toulouse

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Publié le 08/09/2023
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Crédit photo : BURGER / PHANIE

À l’Institut universitaire du cancer de Toulouse (IUCT) Oncopole, centre expert dans la prise en charge des tumeurs gynécologiques malignes et rares, le mois de sensibilisation Septembre Turquoise est l’occasion de mesurer les récents progrès de prise en charge.

Avec 17 500 nouveaux cas par an (versus 59 000 pour le cancer du sein), les cancers gynécologiques, dont le plus emblématique reste celui du col de l’utérus, touchent les femmes à tout âge. L’établissement toulousain traite 930 patientes atteintes d’un cancer gynécologique par an (chiffre 2021) et mène actuellement une vingtaine d’études cliniques. Il fait partie avec l’Institut Gustave Roussy à Villejuif et le centre Oscar Lambret à Lille, du trio de tête des centres experts, notamment dans la prise en charge du cancer de l’ovaire.

« Pour ce cancer difficile à dépister qui compte 5 200 nouveaux cas par an en France, environ 50 % des patientes présentent une anomalie génétique, décrit le Dr Gwenaël Ferron, chirurgien oncologue, membre du comité de gynécologie et responsable régional pour le réseau tumeurs malignes rares gynécologiques. Les inhibiteurs de Parp, désormais utilisés en traitement de routine, agissent sur ces anomalies génétiques. Nous travaillons maintenant pour savoir s’il faut les utiliser seuls ou en combinaison avec d’autres médicaments. »

Évolution des recommandations

Cet automne, commencera aussi l’étude internationale Parola qui regroupera plus de 70 centres européens. Consacrée au cancer du col utérin (3 000 cas par an), cette étude sera coordonnée depuis l’IUCT Oncopole par la Pr Alejandra Martinez, cheffe adjointe du département de chirurgie. Il est prévu d'inclure 510 patientes, dont 200 en France. « L’objectif de ces travaux sera d’évaluer les recommandations de pratique clinique dans la prise en charge des cancers avancés du col de l’utérus, précise la spécialiste. Nous souhaitons en effet évaluer si le curage ganglionnaire pelvien, suivi d’une radiothérapie, permet d’améliorer la survie des patientes. »

Enfin une seconde étude plus régionale menée par les centres de Toulouse, Montpellier, Nantes, Bordeaux et Limoges sera également lancée en 2024. « Elle consistera en une série de prises de sang à intervalles réguliers afin d’observer les différences entre les patientes qui rechutent et celles qui répondent aux traitements », décrit la Dr Laurence Gladieff, cheffe du département d’oncologie médicale de l’IUCT Oncopole. Le congrès de l'European Society of Medical Oncology (Esmo) à Madrid du 20 au 24 octobre promet des résultats encourageants en matière d’immunothérapie en termes de durée et qualité de vie dans ces maladies métastatiques, annonce la spécialiste.

Béatrice Girard

Source : lequotidiendumedecin.fr