C’est à la fois, un des acquis des chantiers présidentiels de ce début de siècle et leur échec. Les programmes de dépistage lancés ces dernières années ont sonné la mobilisation générale, avec des temps forts – Octobre rose, Mars bleu — désormais bien intégrés dans le calendrier sanitaire. Mais comment expliquer que, 15 ans après sa mise en place, le dépistage du cancer du sein soit en régression et que 10 ans après sa généralisation, celui du cancer colorectal patine ? Dernier lancé, le programme pour le cancer du col de l'utérus peut certes se prévaloir d’une participation plus élevée. Mais globalement, avec des taux respectifs sur chacun de ces programmes d'environ 50 %, 30 % et 60 %, on est loin des objectifs fixés qui visent entre 70 et 80 % des populations ciblées. En la matière, la France est en retard, encore qu’il faille tenir compte d’une pratique de dépistage individuel non négligeable, quoiqu’en dehors des clous. L’Hexagone enregistre surtout de fortes inégalités, sociales et territoriales, d’accès au dépistage. Et comme pour les vaccins, le dialogue entre experts et population est à réinventer : face aux campagnes « no mammo », les initiatives prises par les pouvoirs publics depuis 2017 n'ont pas encore changé la donne. D'autant que le dépistage importune, voire effraie. De ce point de vue, le nouveau test immunologique pour le cancer colorectal, avec un process moins compliqué pour l'utilisateur, aurait dû relancer la dynamique. Las ! L’imbroglio juridique qui l’a accompagné n’a pas aidé à sa diffusion… Désormais recommandé par la HAS, le recours au test HPV pourrait relancer le dépistage du cancer du col. Mais il est trop tôt pour en juger. Restera enfin à associer plus étroitement les professionnels de santé au dépistage. Des efforts ont été faits ces dernières années. Mais on ne peut pas dire que l’intégration de ces objectifs dans la ROSP ait donné les résultats escomptés. Un quatrième plan cancer aurait pu relancer la dynamique. Mais il n'est plus à l'ordre du jour. A moins bien sûr que le nouveau ministre de la Santé s'en mêle...
Éditorial
Un chantier inachevé
Par
Publié le 24/02/2020
- 0 RéactionsCommenter
- Partager sur Facebook
Facebook
- Partager sur X
X
- Partager sur Linkedin
Linkedin
- Partager par mail
Mail
Jean Paillard
- 0 RéactionsCommenter
- Partager sur Facebook
Facebook
- Partager sur X
X
- Partager sur Linkedin
Linkedin
- Partager par mail
Mail
Source : Le Quotidien du médecin
CCAM technique : des trous dans la raquette des revalorisations
Dr Patrick Gasser (Avenir Spé) : « Mon but n’est pas de m’opposer à mes collègues médecins généralistes »
Congrès de la SNFMI 2024 : la médecine interne à la loupe
La nouvelle convention médicale publiée au Journal officiel, le G à 30 euros le 22 décembre 2024