ON LES PENSAIT définitivement infertiles et voici qu’une technique chirurgicale ouvre la voie d’une éventuelle paternité à des hommes qui ont subi une chimiothérapie dans l’enfance. La technique s’appelle l’extraction de spermatozoïdes par microdissection testiculaire (en anglais TESE). Elle permet de localiser et d’extraire des gamètes viables, lorsqu’il en existe dans de petits foyers, alors qu’il semblait totalement improbable d’en découvrir. Une fois les spermatozoïdes prélevés, une technique de fécondation in vitro par ICSI, injection intracytoplasmique dans l’ovule, permet d’obtenir des grossesses.
L’étude, publiée dans le « Journal of Clinical Oncology » a été menée par l’équipe de Peter Schlegel, à New York. Ces urologues rapportent une série de 1 072 TESE réalisées entre 1995 et 2009, auprès de 892 patients atteints d’azoospermie. Dans ce groupe, 73 hommes avaient reçu une chimiothérapie pour un cancer pédiatrique, en moyenne, 19 ans auparavant.
Un taux de grossesse de 50 %.
Chez 27 de ces patients (37 %), et globalement dans 42,9 % des cas, il a été possible de « dénicher » des spermatozoïdes. Les prélèvements ont conduit à des ICSI. Plus particulièrement dans le groupe traité pour cancer, un taux de grossesse de 50 % a été enregistré (18 sur 36) aboutissant à 20 naissances.
L’analyse rétrospective des diverses chimiothérapies qu’avaient subies les participants a permis d’établir un pronostic sur la découverte de niches de spermatozoïdes. Chez ceux qui avaient été traités par platine, des gamètes ont été retrouvés dans 85 % des cas. Ce taux a chu à 26-36 % après un traitement par un agent alkylant (type cyclophosphamide), essentiellement pour des lymphomes. Il arrive à 14 % après guérison d’un sarcome.
Les auteurs, dans un communiqué, marquent leur surprise (heureuse) puisqu’ils pensaient avoir un taux de succès proche de zéro sur les prélèvements. Alors même que l’on pense la production de gamètes tarie, il peut y avoir encore une chance de parvenir à obtenir une grossesse, continuent-ils. Suggérant que, après la chimiothérapie, de petites zones testiculaires survivent et qu’elles reprennent une activité au bout de quelques années.
La possibilité de recueillir et de congeler du sperme avant une chimiothérapie, semble insuffisamment utilisée. À cela plusieurs raisons, la jeunesse du patient, un sperme de mauvaise qualité ou le désir de commencer très vite le traitement.
Journal of Clinical Oncology, 14 mars 2011.
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