L’immunothérapie est une des dernières avancées majeures en oncologie. Elle suscite beaucoup d’attentes et d’enthousiasme, mais soulève aussi de nombreuses questions, de la prise en charge du patient aux implications sociales ou de santé publique.
Face à cette révolution thérapeutique, un groupe de travail multidisciplinaire, le CRIO, a été mis en place. Des assises régionales ont été organisées afin d’ouvrir un débat public entre parties prenantes (professionnels de santé, patients, associations et acteurs institutionnels) sur l’intégration de ces innovations dans le parcours et l’organisation des soins. L’immunothérapie offre une espérance de vie jusqu’alors jamais atteinte. Dans le cancer du poumon non à petites cellules, par exemple, la survie globale à 5 ans des stades avancés (III et IV) n’est que de 3,7 % et pour ces patients, l’immunothérapie a montré un bénéfice avec une survie à 18 mois de 40 % en deuxième ligne (versus 23 % pour la chimiothérapie) et une survie à 12 mois de 70,3 % en première ligne chez les patients sélectionnés répondeurs (versus 54,8 % pour la chimiothérapie). Dans une cohorte de patients suivis à l’Institut Gustave Roussy pour un mélanome, la survie des patients répondeurs a été de 98 % pour ceux ayant poursuivi au moins deux ans leur traitement. Par ailleurs, les immunothérapies apportent une meilleure tolérance que les chimiothérapies. Plus de 250 molécules sont en phase de développement clinique.
Accès aux traitements : la France en retard
« En France, la question de l’accès à ces traitements doit être traitée de toute urgence afin que l’ensemble des patients éligibles puisse bénéficier de cette avancée scientifique majeure. Alors que la France a longtemps été précurseur dans l’accès aux innovations thérapeutiques, elle est aujourd’hui en retard par rapport aux autres grands pays européens qui se sont adaptés pour accélérer l’accès à ces médicaments », a déclaré le Dr Aurélien Marabelle (directeur clinique du programme d’immunothérapie de l’Institut Gustave Roussy). Le cadre réglementaire français doit évoluer pour renforcer la compétitivité de la France dans la recherche clinique sur les immunothérapies et faciliter l’accès à ces traitements dans les indications sur lesquelles elles démontrent une grande efficacité. C’est ainsi que le CRIO a identifié trois grands défis portant sur les impacts organisationnels, économiques et sociétaux liés à l’arrivée des immunothérapies : faire face aux conséquences sur l’organisation des soins à l’hôpital et en ville, faire évoluer les compétences et les connaissances des acteurs de la prise en charge et favoriser l’accès des patients aux traitements. Le Livre Blanc est téléchargeable sur le site www.crio-immunotherapie.com.
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