Physiopathogénie du neuroblastome

Un nouveau modèle de tumorigenèse

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Publié le 08/11/2017
neuroblastome

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Crédit photo : Phanie

« Les cancers pédiatriques sont difficiles à modéliser car ils ont souvent une origine embryonnaire, rappelle la Dr Valérie Castellani, et les recherches fondées sur l’utilisation des mêmes modèles que chez l’adulte ne prennent pas en compte le caractère immature des patients. Notre équipe travaille sur le développement du système nerveux et nous avons appliqué nos techniques pour développer un autre modèle, à partir d’un embryon aviaire, accessible et facile à manipuler. Ce modèle nous a permis de mieux comprendre la physiopathogénie du neuroblastome et la façon dont se développent les métastases, déjà présentes au moment du diagnostic ».

Un processus métastatique plutôt que multifocal

En greffant des cellules issues d’un neuroblastome sur un embryon aviaire, l’équipe de la Dr Castellani a pu montrer que les cellules du neuroblastome sont capables de migrer et de coloniser les sites sympathico-adrénergiques. La tumeur primaire se développe très rapidement, en deux jours, et les métastases en 3 à 5 jours, la dissémination se faisant par l’aorte dorsale et les nerfs périphériques. « Ce modèle confirme que le neuroblastome suit un processus métastatique et n’est pas initialement multifocal, indique le Dr Castellani. Il nous permet également des études de gènes importants pour la tumorigenèse ».

Au-delà de la recherche sur le neuroblastome, ce modèle complémentaire des modèles PDX murins, peut être utilisé pour tester de nouveaux traitements dans d’autres cancers pédiatriques et plus largement dans d’autres cancers, notamment dans le cadre de la médecine personnalisée. Il a fait l’objet du dépôt de deux brevets.

La récompense d’une équipe

« Nous sommes aidés par nos tutelles, notamment par le CNRS, précise la Dr Castellani, mais le prix de la Fondation Bettencourt Schueller est très précieux, car s’il récompense une équipe, il aide tout un Institut ».

Les prix Coups d’élan pour la recherche française sont attribués chaque année à 4 laboratoires de recherche biomédicale publique (CNRS et Inserm) et sont destinés à optimiser les infrastructures et les conditions de travail des chercheurs. Cette dotation de 250 000 euros financera de nouveaux équipements de laboratoire.

Première fondation privée, reconnue d’utilité publique, la Fondation Bettencourt Schueller consacre près de la moitié de ses dotations à la recherche scientifique, à travers des dons et 20 prix annuels. Depuis sa création en 1987, plus de 300 millions d’euros ont ainsi été consacrés à la recherche biomédicale.

D’après un entretien avec le Dr Valérie Castellani, Institut neuromyogène

Dr Isabelle Hoppenot

Source : lequotidiendumedecin.fr