Le Dr Thomas Imperiale (Université d’Indianapolis), premier signataire de l’étude note que « Le résultat le plus important est la haute sensibilité du Cologuard pour
dépister le cancer colorectal au stade guérissable ».
Co-développé par la Mayo Clinic et Exact Sciences, le Cologuard recherche dans un échantillon de selles des signatures ADN de cancer ou précancer (mutations Kras et anomalies de méthylation des gènes NDR4 et BMP) ainsi que la présence de sang occulte (méthode immunochimique). Le test effectué à domicile sur les fèces est adressé directement au laboratoire sans congeler l’échantillon.
L’étude multicentrique DeeP-C (90 centres en Amérique du Nord) porte sur 9 989 personnes « à risque moyen » de cancer colorectal : âge supérieur à 50 ans, sans symptômes évocateurs ni histoire familiale ou personnelle de cancer colorectal ou d’adénome. Les participants ont fourni un échantillon de selles pour un dépistage par test immunochimique de recherche de sang fécal (FIT) et par test ADN fécal multi-marqueurs (Cologuard). Ils ont ensuite subi une coloscopie, méthode de référence qui a détecté un cancer colorectal chez 65 personnes et des lésions précancéreuses avancées (adénomes avancés ou polypes sessiles de plus de 1 cm) chez 757 personnes.
Détection précoce
Les résultats montrent que le Cologuard détecte 92 % des cancers colorectaux (le FIT seulement 74 %), 94 % des cancers aux stades précoces (stade I et II). Il est plus sensible que le FIT dans la détection de lésions précancéreuses avancées (42 % vs 24 %), de polypes dysplasiques de haut grade (69 % vs 46 %), et de polypes sessiles dentelés de plus d’1 cm (42 % vs 5 %).
Cette sensibilité supérieure du Cologuard est aux dépens d’une spécificité plus faible (87 % vs 95 %), et de faux positif plus fréquents (10 % vs 4 %).
Les auteurs estiment que le nombre d’examen nécessaire pour détecter un cancer colorectal est de 166 Cologuard versus 208 FIT et pour détecter un polype précancéreux avancé de 31 Cologuard versus 55 FIT.
Dans un éditorial, Robertson et Dominitz soulignent la nette amélioration de la sensibilité du test ADN fécal, mais émettent des réserves : faux positifs plus nombreux, coût et complexité du test. Des études comparatives d’efficacité sont nécessaires, disent-ils. « Ce n’est qu’en comprenant mieux les autres facteurs clé, comme l’intervalle de dépistage, l’adhérence, le coût et l’évaluation diagnostique des résultats positifs, que nous pourrons déterminer la place du test ADN fécal dans le programme de dépistage ».
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