LA MAJORITÉ des patients traités par chimiothérapie présentent des symptômes variés : nausées, vomissements, douleurs, insomnie, perte de l’appétit et fatigue. La fatigue fait partie des manifestations les plus fréquentes et les plus gênantes, conduisant à une réduction de l’activité physique. Elle est associée non seulement à la chimiothérapie mais aussi à la maladie cancéreuse elle-même.
Par ailleurs, des problèmes psychosociaux surviennent souvent à la suite du diagnostic de cancer et de la chimiothérapie qui en résulte. Chez quelques patients, le diagnostic et le traitement du cancer sont synonymes d’inactivité quotidienne, d’où perte de la masse et de la force musculaires.
L’exercice physique a été introduit pour améliorer les performances physiques et la qualité de vie et pour réduire le niveau de fatigue ; mais peu d’études d’intervention ont porté sur des sujets en cours de chimiothérapie. Chez des femmes atteintes d’un cancer du sein, l’exercice a apporté des bénéfices physiques et psychologiques. Par ailleurs, on recommande des activités de faible intensité comportant des activités psychosociales (relaxation, massages) pour lutter contre les nausées, les vomissements et la fatigue.
La nouvelle étude danoise, publiée dans le BMJ en ligne, avait pour objectif d’évaluer l’effet d’une intervention structurée en groupe et supervisée. Elle a porté sur 269 patients atteints d’un cancer (73 hommes, 196 femmes), âgés en moyenne de 47 ans, représentant 21 diagnostics de cancer. Le principal critère d’exclusion était la présence de métastases osseuses.
Le programme.
Les patients assignés au groupe intervention recevaient leurs soins médicaux standards tout en participant, sous la surveillance d’une infirmière spécialisée et de kinésithérapeutes, à un groupe d’intervention faite d’exercices de haute intensité et de faible intensité. Il y avait de 7 à 10 participants par groupe.
Les lundis, mercredis et vendredis, les patients participaient à un entraînement de haute intensité pendant 90 minutes, suivies de 30 minutes de relaxation. Le mardi, le programme comprenait 90 minutes de prise de conscience du corps, puis 30 minutes de relaxation. Les lundis et vendredis avaient lieu des séances de massage. Ce programme s’est déroulé sur une période de six semaines à raison de 9 heures par semaine. Il correspondait à un équivalent de 43 MET heures (MET : Metabolic Equivalent of Task) par semaine. Les séances de haute intensité comprenaient notamment 30 minutes d’échauffement, 45 d’exercices de résistance et 15 d’entraînement cardiaque. Les exercices de faible intensité comportaient de la relaxation (30 minutes 4 fois par semaine), des exercices de prise de conscience du corps (90 minutes une fois par semaine) et des massages (30 minutes deux fois par semaine).
Par rapport aux sujets contrôles, on a constaté une amélioration de - 6,6 points sur la fatigue, critère principal. Amélioration également en ce qui concerne, notamment, la capacité physique, la force musculaire et le bien être.
« Des exercices de haute intensité peuvent être entrepris de façon sûre par ces patients et sont associés à des bénéfices physiologiques, fonctionnels et émotionnels », concluent les auteurs.
Lis Adamsen et coll. BMJ en ligne.
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