Le syndrome de Guillain-Barré (SGB), neuropathie auto-immune rare, est le plus souvent causé par une infection – bactérienne ou virale. Récemment, par exemple, un lien a été établi entre l’infection par le virus Zika et le SGB.
Plus rarement, la maladie a été décrite en post-vaccination, suite à des accouchements ou des interventions chirurgicales. Dans ce dernier cas, deux études rétrospectives de la littérature ont rapporté une incidence post-opératoire de SGB de 5 % et 9,5 %, respectivement. De nombreuses études de cas montrent que le phénomène peut avoir lieu suite à une opération cardiovasculaire, gastro-intestinale, neurologique… La localisation de l'intervention chirurgicale ne serait donc pas en cause.
Un risque accru de 15 %
Une nouvelle étude, publiée dans « Neurology clinical practice », suggère que les personnes les plus à risque de développer un SGB suite à une opération sont les patients avec un antécédent récent (6 mois) de cancer et celles atteintes d'une maladie auto-immune.
Pour ses travaux, l’équipe de la Mayo Clinic, dans le Minnesota, a passé en revue les données médicales concernant tous les patients ayant été traités pour un SGB dans leur établissement depuis 20 ans. Sur les 208 personnes identifiées, 31 avaient développé la maladie dans les huit semaines suivant un acte chirurgical. Soit 15 % des patients.
D'après leurs analyses, les personnes avec un antécédent récent de cancer étaient sept fois plus à risque que les personnes saines de développer un GBS après une opération. Les patients avec une maladie auto-immune préexistante avaient, elles, un risque 5 fois supérieur.
Idiopathiques ou secondaires ?
Cette étude pose la question du type de SGB observé dans cette cohorte et du traitement approprié, souligne le Pr Tarek Sharshar, du service de réanimation médico-chirurgical de l'hôpital Raymond Poincaré à Garches. S'agit-il de SGB idiopathiques, déclenchées par la chirurgie, ou de SGB secondaires, conséquences des maladies sous-jacentes ?
Par défintion, le SGB idiopathique est secondaire à un prodrome, sans pathologie sous-jacente. « Une chirurgie ou un accouchement peuvent déclencher un SGB idiopathique. Il s'agit sûrement d'une contamination par un agent infectieux, viral ou bactérien, dont la carte d'identité est proche de celle des nerfs, provoquant ainsi une réaction auto-immune contre le système nerveux », explique le praticien.
Le SGN dit secondaire correspond quant à lui à une complication de la maladie sous-jacente. « Dans l’approche diagnostique, la première chose à faire est de s’assurer qu’il n’y a pas de maladie sous jacente – une maladie auto-immune, un cancer, une hémopathie… qui peuvent se compliquer, atteindre le système nerveux périphérique, et mimer un syndrome de Guillain barré », indique le Pr Sharshar.
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