ENVIRON 50 à 70 % des cancers d’organes sont pris en charge par des spécialistes d’organes. En pneumologie, ce chiffre est difficile à estimer du fait d’une importante disparité régionale. Quelle que soit cette disparité, les patients consultent le pneumologue en premier lieu pour établir le diagnostic. Le parcours de soins est ensuite variable. Certains pneumologues adressent leurs patients dans des services de pneumologie ou directement dans un service d’oncologie, après présentation des dossiers en réunion de concertation pluridisciplinaire (RCP). Mais un nombre important de pneumologues, que ce soit en milieu libéral ou en milieu hospitalier, prennent en charge leurs patients depuis le diagnostic jusqu’au traitement chimiothérapique, et même jusqu’aux soins palliatifs et la fin de vie.
Si cette situation permet à chacun de travailler en toute concordance, elle pose cependant problème dans certains cas. Lorsque la compétence en oncologie a été créée en 1988, la plupart des spécialistes d’organes qui le souhaitaient ont pu faire une demande d’équivalence sur dossier. En revanche, les internes de DES n’avaient pas d’autres possibilités que de passer le DESC, et, à cette période, beaucoup n’en ont pas eu l’opportunité.
Faire entendre la voix des spécialistes d’organes.
Dans certaines régions manquant d’oncologue ou de spécialistes d’organes ayant leur compétence en oncologie, la question de la primoprescription de chimiothérapie est critique. L’Institut national contre le cancer (INCa) a tenté de proposer des solutions, en concertation avec les oncologues et les spécialistes d’organes ; malheureusement, ces efforts n’ont pu aboutir à une solution consensuelle.
Deux fédérations ont alors été fondées. Le Conseil national de cancérologie (CNC), créé en 2010 en lien étroit avec l’INCa, rassemble les oncologues ; les spécialistes d’organes n’y sont représentés qu’à titre consultatif. Afin d’avoir une vraie représentativité, ces derniers se sont regroupés en avril dernier au sein de la Fédération nationale des spécialistes d’organes en oncologie (FNS2O). Constituée initialement de pneumologues et de gastro-entérologues, cette fédération a pour objectif de s’ouvrir aux autres spécialités médicales impliquées en oncologie. Elle a pour mission d’assurer la coordination et l’information entre ses membres et les conseils nationaux professionnels, sans se substituer à ces derniers. Les spécialistes d’organes traitant des cancers acquièrent désormais, en lien avec la fédération des spécialités médicales (FSM), une représentativité effective face à l’INCa, au CNC et aux principales instances nationales. Une journée d’information sera organisée en mars prochain, conjointement par la FNS2O et la FSM, afin de promouvoir ses actions auprès des autres spécialités d’organes.
D’après un entretien avec le Dr Bruno Stach, pneumologue à Valenciennes.
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