Pour une protection prolongée

Une forte immunogénicité pour Cervarix

Publié le 14/12/2008
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SI L’EFFICACITÉ à très long terme de la vaccination anti HPV n’est pas prouvée, faute d’un recul suffisant, certaines données d’immunogénicité suggèrent que le vaccin Cervarix serait à même d’assurer une protection prolongée. Les études ont en effet constaté qu’il est fortement immunogène, si on considère l’intensité et la durée de la séroconversion, la stimulation de la mémoire immunitaire et la protection croisée.

Développé spécifiquement contre le cancer du col de l’utérus, le vaccin bivalent Cervarix vise à protéger des HPV 16 et 18, les plus fréquemment responsables. Les résultats récents de l’étude HPV-001/007 montrent que 100 % des jeunes filles vaccinées sont séropositives pour les deux sérotypes à 6,4 ans et que plus de 98 % d’entre elles le sont avec des titres d’anticorps près de 10 à 15 fois supérieurs qu’en cas d’infection naturelle. Un résultat de taille puisque le taux d’IgG au niveau de la filière génitale est corrélé au taux sérique et que seul un taux élevé au niveau du site d’infection permet de neutraliser l’entrée du virus. Sans compter qu’à distance de la vaccination, il semble ne pas falloir compter sur une restimulation immunitaire par une infection naturelle à HPV, étant donné que la maladie est un phénomène local stimulant l’immunité cellulaire.

L’adjuvant ASO4.

L’immunogénicité de Cervarix s’explique notamment par l’utilisation de l’adjuvant ASO4, composé d’un sel hydroxyde d’aluminium et d’un agent immunostimulant, le MPL. Le taux de lymphocytes B mémoire est plus élevé avec l’ASO4 qu’avec un adjuvant classique. À noter également que le vaccin assure une protection croisée partielle pour les HPV 31 et 45, qui sont proches des HPV 16 et 18, de manière respective. La prévention des dysplasies de haut grade, qui est de 100 % pour les HPV 16 et 18, est ainsi de plus de 80 % tous types confondus.

L’âge de la population cible est très variable selon les pays. Alors que le vaccin est recommandé aux filles de 10 à 14 ans au Danemark, il est indiqué en France aux jeunes femmes de 14 à 25 ans et jusqu’à 26 ans en Belgique. Les études montrent que l’immunogénicité est plus forte si le vaccin est réalisé chez la jeune fille prépubère. Le taux d’anticorps antiHPV était près de 2 fois supérieurs dans le groupe des 10-14 ans par rapport au groupe des 15-25 ans.

D’après une conférence de presse des laboratoires GSK, lors des 32es Journées nationales du CNGOF.

Dr I.D.

Source : Le Quotidien du Médecin: 8480