C’est à partir du constat de l’absence de données factuelles et objectives sur les maladies de peau en France – maladies qui n’ont pas par ailleurs la reconnaissance qu’elles méritent dans les politiques de santé publique – qu’a été conçu le projet « Objectifs peau maladies cutanées » en 2015. Il a été mis en place à l’initiative conjointe de trois instances de la dermatologie française, la SFD, le Cedef et la FFFCEDV (1), de dix-huit entreprises du médicament et de la dermocosmétique et d’associations de patients.
Unique en Europe, le projet fait appel à un échantillon représentatif de la population française adulte de 20 000 personnes pour aborder l’impact des maladies cutanées, ainsi que 300 dermatologues, 2 000 patients et 1 000 conjoints pour appréhender l’impact en vie réelle du diagnostic et de la prise en charge d’un cancer cutané.
Le projet est structuré comme une gigantesque base de données qui permet entre autres de travailler sur des dermatoses précises, leur vécu ou des aspects particuliers de leur prise en charge.
Un Français sur trois souffre d’une maladie de peau
Cette enquête a montré qu’en France 16 millions de personnes de plus de 15 ans déclarent avoir eu au moins une maladie cutanée au cours des douze derniers mois, et au moins deux pour près de la moitié d’entre eux. Les 12 maladies cutanées les plus fréquemment déclarés concernent 9 millions de personnes de plus de 15 ans ! L’acné (6,22 %), la dermatite atopique (4,65 %) et le psoriasis (4,42 %) sont les plus fréquentes.
La qualité de vie des personnes souffrant d’une dermatose est significativement altérée par rapport à celle de la population sans dermatose : 70,40 (± 20,44) vs 76,84 (± 18,10) avec l’échelle EQ5D.
Selon les patients eux-mêmes, le bon diagnostic a été posé dès la première consultation dans 90 % des cas quand il s’agissait d’un dermatologue. Les deux tiers se disent globalement satisfaits de leur prise en charge.
Le projet « Objectifs peau » apporte un éclairage contemporain sur la réalité des maladies de peau, quant à leur prévalence ou leur impact sur la qualité de vie. Toutes ces données issues de la « vraie vie » devraient permettre aux différentes autorités de santé de mieux donner à la dermatologie et à ses patients leur juste place dans les politiques de santé publique…
Entretien avec la Pr Marie-Aleth Richard, service de dermatologie, vénéréologie et cancérologie cutanée de l’hôpital de la Timone (Marseille) et le Dr Charles Taieb, généraliste (Boulogne-Billancourt)
(1) Société française de dermatologie, Collège des enseignants en dermatologie de France, Fédération française de formation continue et d’évaluation en dermatologie et vénérologie
CCAM technique : des trous dans la raquette des revalorisations
Dr Patrick Gasser (Avenir Spé) : « Mon but n’est pas de m’opposer à mes collègues médecins généralistes »
Congrès de la SNFMI 2024 : la médecine interne à la loupe
La nouvelle convention médicale publiée au Journal officiel, le G à 30 euros le 22 décembre 2024