Le cancéropôle PACA a 10 ans

Une structure régionale en pleine expansion

Publié le 21/02/2013
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LE QUOTIDIEN - Un anniversaire pour une structure telle que la vôtre, c’est souvent l’occasion de faire un bilan des années écoulées ?

Pr CHRISTIAN CHABANNON - Ce qui a bien fonctionné en PACA, c’est l’adhésion générale des équipes qui se sont intéressées à la cancérologie puisqu’on a aujourd’hui plus de 180 équipes de recherche qui sont affiliées au cancéropôle PACA. Nous souhaitions attirer évidemment les équipes dont le cœur de métier est la cancérologie car cela allait de soi, mais aussi des équipes qui travaillent sur les sciences humaines, les mathématiciens, les chimistes, les informaticiens, etc.. Les progrès naissent de la confrontation d’expériences et d’hypothèses entre des disciplines très diverses. Cela permet de réfléchir à des problématiques qui ne vont pas de soi d’emblée, comme la réorganisation des moyens sanitaires pour prendre en charge le cancer, les flux de patients entre établissements, ou l’évolution de la perception de la maladie. Quand on arrive à un taux de guérison important comme pour beaucoup de cancers, le problème de la réinsertion professionnelle pour les adultes, scolaire et universitaire pour les enfants et adolescents se pose.

Vous travaillez beaucoup sur la transdisciplinarité ?

Il est très important pour nous, de favoriser la multidisciplinarité. Et d’inciter à l’émergence de tous ces projets-là, grâce à des financements de nos tutelles nationales ou locales. Nous sommes plus un accélérateur dans la construction de projets que dans la réalisation des projets eux-mêmes qui restent le fait des acteurs dans les centres de recherche. Nous avons comme ambition d’être une maison du cancer ou plutôt des cancérologues, au sens large, et d’offrir un espace de rencontres virtuels ou réels pour une réflexion commune.

Peut-on évoquer également d’autres actions concrètes ?

Nous avons aussi favorisé l’accès à des infrastructures de recherche en santé, par une approche collective essentiellement. Historiquement, on nous donne souvent crédit d’avoir pu faire fonctionner plusieurs tumorothèques ensemble autour d’une tumorothèque virtuelle et cela continue aujourd’hui. Enfin nous portons un effort particulier sur 3 sujets. Nous travaillons par exemple avec les sciences humaines au suivi de cohortes dans le domaine du cancer du sein mais aussi sur le suivi des enfants touchés par le cancer. Le cancer même guéri a des conséquences directes et indirectes sur leur vie scolaire, professionnelle et familiale. Cela nécessite de mettre en place des mesures de surveillance, de prévention, d’accompagnement spécifiques.

On peut aussi citer les groupes de travail dédiés tel la bio-informatique, une nouvelle discipline aujourd’hui incontournable suite au développement de la biologie moléculaire et de la génétique. Avec le partage d’images numérisées, plusieurs professionnels compétents peuvent intervenir et collaborer en cas d’interprétation complexe.

Pourquoi construire une série de manifestations en direction du grand public essentiellement ?

Il nous semblait important de nous adresser aux citoyens, et de sensibiliser les jeunes aux métiers de la recherche. Ce partage des connaissances doit se traduire par l’amélioration de l’état de santé de la population en général.

*Renseignements : www.canceropole-paca.fr

 PROPOS RECUEILLIS PAR NOTRE CORRESPONDANTE HÉLÈNE FOXONET

Source : Le Quotidien du Médecin: 9220