Avec une utilisation croissante en cancérologie, les inhibiteurs de checkpoint sont à l'origine de plus en plus d'accidents de tolérance. Une étude rétrospective américaine apporte dans le « JAMA Oncology » un éclairage sur des cas de toxicité graves ayant entraîné la mort.
À l'analyse d'une grande base de données de pharmacovigilance de l'OMS (Vigilyze-Vigibase), il apparaît que les événements mortels rapportés dans les essais cliniques recouvrent bien une réalité clinique.
Les associations, notamment CTL-4/PD-1, apparaissent plus dangereuses que les monothérapies, quelle que soit la tumeur. De plus, la toxicité apparaît de façon précoce, en médiane de 40 jours pour les monothérapies et de 14,5 jours pour les associations. Il reste que, par rapport aux chimiothérapies classiques, le profil de tolérance des inhibiteurs de checkpoint reste globalement favorable.
613 cas de toxicité mortelle
Au niveau international, 613 cas de toxicité mortelle ont été répertoriés entre 2009 et 2018 pour les inhibiteurs de checkpoint étudiés, à savoir les anti-CTLA-4 (ipilimumab, tremelimumab), les anti-PD-1 (nivolumab, pembrolizumab) ou les anti-PD-L1 (atezolizumab, avelumab, durvalumab).
La nature des effets toxiques mortels recouvre un éventail large, variant selon les molécules. Pour les CTLA-4, la grande majorité de décès était liée aux colites (70 %), tandis qu'il s'agissait de pneumonies (35 %), d'hépatites (22 %) et de neurotoxicités (15 %) pour les anti-PD-1 et anti-PD-L1. Pour les associations PD-1/CTL-4, il s'agissait le plus souvent de colite et de myocardite.
Une étude rétrospective chez 3 545 sujets traités par inhibiteurs de checkpoint dans 7 centres académiques révèle un taux de toxicité fatale entre 0,3 % et 1,3 %, ce qui se situe dans la moyenne de ce qui est observé pour d'autres interventions en oncologie, est-il noté. Pour les auteurs, ces résultats soulignent la nécessité de comprendre ces effets graves pour mieux les prévenir.
CCAM technique : des trous dans la raquette des revalorisations
Dr Patrick Gasser (Avenir Spé) : « Mon but n’est pas de m’opposer à mes collègues médecins généralistes »
Congrès de la SNFMI 2024 : la médecine interne à la loupe
La nouvelle convention médicale publiée au Journal officiel, le G à 30 euros le 22 décembre 2024