Les effets redoutés sont désormais constatés… La forte diminution de consultation cardiologique, notamment engendrée par la peur de consulter en période de confinement, se traduit par une flagrante augmentation des communications interventriculaires (CIV) et des chocs cardiogéniques générés par un infarctus dont l’artère responsable n’a pas été désobstruée.
« Nous avons, pour la première fois, mesuré une baisse de l’ordre de 40 % de la fréquentation des urgences cardiaques dans neuf centres à Bordeaux, Grenoble, Lille, Lyon, Montpellier, Nîmes, Paris, et Toulouse », explique le Pr François Roubille, chef des soins intensifs cardiologiques au CHU de Montpellier et premier auteur d’une étude à paraître dans « Archives of cardiovascular diseases ».
« Ces délais de prise en charge tardive empêche d'apporter le meilleur traitement au patient… On retrouve ici des formes cliniques que l’on constatait il y a 25 ans. C’est inédit pour beaucoup de jeunes médecins », affirme pour sa part le Pr Ariel Cohen, président de la Société française de cardiologie.
De fait, la situation de pandémie Covid-19, qui a conduit les patients à ne pas se rendre aux urgences – de leur fait ou à la suite d'une mauvaise indication préhospitalière – crée des insuffisants cardiaques. « Normalement, le délai maximum de prise en charge après un infarctus, de sorte que l’on puisse le traiter par une désobstruction de l’artère responsable, est de 6 heures. Nous recensons actuellement les cas dans la perspective d’une prochaine étude… tout en sachant que demeure une autre inconnue : le nombre de personnes décédées à leur domicile à cause d’une de ces crises », détaille le Pr Roubille.
Chaque année, 120 000 Français sont frappés d’une crise cardiaque. En temps ordinaire, elles provoquent quelque 18 000 décès dans l’Hexagone.
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