Le registre français FAST-MI délivre chaque année son lot d’informations. Parmi les dernières présentées, le risque accru d’insuffisance cardiaque et de décès après un événement coronaire aigu chez les diabétiques comparativement aux non diabétiques. « Près de 25 % des quelque 13 000 patients inclus dans le registre entre 2005 et 2015 pour un infarctus du myocarde (IDM) étaient des diabétiques connus », a rappelé le Pr Nicolas Danchin, principal investigateur de ce registre. Au cours de l’hospitalisation, 32 % des patients diabétiques ont développé une insuffisance cardiaque, comparativement à 17 % chez ceux indemnes de diabète. Après ajustement sur les autres facteurs pouvant être en cause dans la survenue de l’IC, le surrisque d’IC chez les diabétiques était de 56 %. Au cours de l’année qui a suivi l’infarctus, 5,1 % des diabétiques ont été hospitalisés pour IC contre 1,8 % des non diabétiques. Ce qui après ajustement donne un surrisque de 44 % de développer une IC dans l’année post-IDM chez les diabétiques. Et ces patients qui avaient été hospitalisés pour une IC au cours de la première année après l’IDM avaient un risque accru de décès au cours des 4 années suivantes : 56 % sont décédés au cours de cette période comparativement à 21 % chez ceux sans IC.
Ces résultats soulignent le poids majeur du diabète dans la survenue d’une IC, ce qui doit inciter à améliorer à la fois sa prévention et la prise en charge des diabétiques après un IDM.
Pour des traitements à long terme après pontage coronarien
Autre registre riche d’enseignements, le registre suédois SWEDEHEART, qui collige notamment depuis 1992 les données de suivi trimestriel des patients ayant bénéficié d’un pontage coronarien et chez lesquels la prévention secondaire est primordiale. L’étude présentée porte sur plus de 28 000 cas inclus entre 2006 et 2015 et un suivi moyen de 4,9 ans. « Après pontage coronaire, les recommandations internationales plaident pour le recours chez tous les patients aux statines et aux antiagrégants plaquettaires et pour la prescription à long terme de bêta-bloquants et d’inhibiteurs du système rénine angiotensine (SRA) chez ceux ayant des comorbidités spécifiques », a rappelé le Pr Erik Björklund qui présentait les résultats. Ce travail met en évidence un fort taux de prescription dans les mois suivant le pontage, mais une baisse régulière de l’utilisation de ces traitements par la suite, alors que leur administration à long terme est associée à une réduction très significative de la mortalité, exception faite des bêta-bloquants (OR 0,97, p = 0,54) : statines (OR 0,56, p <0,001), inhibiteurs du SRA (0R 0,78, p < 0,001), antiagrégants plaquettaires (OR 0,74, p<0,001). Des bénéfices qui s’observent également chez les sujets âgés de plus de 75 ans.
Comme l’a rappelé le Pr Volkmar Falk, chargé de commenter ces résultats en hotline, « il est impératif de suivre les recommandations pour optimiser le traitement mais aussi de s’assurer que le patient poursuive bien ce traitement optimal à long terme ».
CCAM technique : des trous dans la raquette des revalorisations
Dr Patrick Gasser (Avenir Spé) : « Mon but n’est pas de m’opposer à mes collègues médecins généralistes »
Congrès de la SNFMI 2024 : la médecine interne à la loupe
La nouvelle convention médicale publiée au Journal officiel, le G à 30 euros le 22 décembre 2024