Alors qu’entre 2012 et 2015, le nombre de personnes souffrant en France d’une pathologie cardio-neuro-vasculaire telle une insuffisance cardiaque, un infarctus ou un accident vasculaire cérébral (AVC) a augmenté de 2,5 %, soit 320 000 patients supplémentaires, il faut saluer les progrès réalisés ces derniers mois dans la lutte contre les principaux facteurs de risque de l’athérosclérose.
Un contrôle optimal de l’hypertension artérielle au cours de l’étude SPRINT, ramenant la pression artérielle systolique au-dessous de 120 mmHg versus 140 mmHg dans le groupe contrôle, s’est accompagné d’une diminution significative du critère principal de jugement, qui combinait la survenue d’un évènement coronaire, d’un accident vasculaire cérébral, d’une poussée d’insuffisance cardiaque ou d’un décès cardiovasculaire mais aussi d’une réduction de 27 % la mortalité toute cause.
Un contrôle optimal du LDL-cholestérol en prévention secondaire au cours de l’essai FOURIER, ramenant la médiane du LDL-cholestérol de 0,95 g/l à 0,30 g/l sous l’effet de l’évolocumab, un anticorps monoclonal humanisé anti-PCSK9 administré en injection sous-cutanée, s’est accompagné d’une réduction significative de 15 % du critère primaire, qui combinait mortalité cardiovasculaire, infarctus du myocarde, AVC et hospitalisation pour angor instable ou revascularisation et de 20 % du principal critère secondaire associant décès cardiovasculaire, infarctus et AVC, avec une bonne tolérance notamment sur les fonctions cognitives.
Un traitement du diabète de type 2 chez des patients en prévention secondaire par l’empagliflozine, un inhibiteur SGLT2, agissant sur le cotransport sodium-glucose, augmentant l’élimination rénale du glucose et la natriurèse, au cours de l’étude EMPAREG-Outcome, a diminué de manière significative le critère primaire combiné cardiovasculaire, la mortalité totale et le risque de développement d’une insuffisance cardiaque.
Trois victoires essentielles qui marquent des étapes clefs dans la lutte contre les facteurs de risque d’athérosclérose :
- un objectif tensionnel plus ambitieux, chez les patients âgés de moins de 80 ans sans hypotension orthostatique, est probablement souhaitable ;
- une diminution plus importante du LDL-cholestérol, chez les patients où ce taux reste supérieur à 0,7 g/l sous statine, diminue le risque cardiovasculaire, confirmant l’hypothèse lipidique de la maladie athéromateuse qui reposait sur l’unique bénéfice enregistré avec les statines. Les anti-PCSK9 rejoignent ainsi le groupe restreint des traitements hypolipémiants apportant un bénéfice clinique ;
- le traitement hypoglycémiant réduit non seulement le risque de micro-angiopathie mais également, du moins pour les inhibiteurs SGLT2, le risque de macro-angiopathie vasculaire et cardiaque.
La chimiothérapie de la maladie athéromateuse n’est plus un rêve, comme aimait le rappeler notre Maître le Professeur Jacques Puel !
Fédération de cardiologie, UMR UT3 CNRS 5288, université Paul Sabatier, faculté de Médecine (Toulouse)
CCAM technique : des trous dans la raquette des revalorisations
Dr Patrick Gasser (Avenir Spé) : « Mon but n’est pas de m’opposer à mes collègues médecins généralistes »
Congrès de la SNFMI 2024 : la médecine interne à la loupe
La nouvelle convention médicale publiée au Journal officiel, le G à 30 euros le 22 décembre 2024