La metformine, médicament de première intention du diabète de type 2, pourrait avoir un intérêt dans la prise en charge des patients atteints d'une coronaropathie prédiabétiques et/ou insulinorésistants (mais non diabétiques). C'est ce que suggèrent les résultats d'une étude britannique publiée dans « European Heart Journal ».
« À notre connaissance, il s'agit du tout premier essai en double aveugle, randomisé et contrôlé évaluant l'effet de la metformine sur l'hypertrophie ventriculaire gauche chez des patients non diabétiques atteints de coronaropathie et présentant un état dysglycémique non diabétique », indique au « Quotidien » Mohapradeep Mohan, premier auteur de l'étude. L'hypertrophie ventriculaire gauche correspond à un épaississement du muscle cardiaque. Ce phénomène, que l'on retrouve chez un tiers des patients coronariens, représente un facteur de risque cardiovasculaire grave.
63 patients
« De nombreuses études observationnelles et chez l'animal ont montré des effets cardioprotecteurs de la metformine. Plusieurs études animales ont également montré que la metformine pouvait réduire l'hypertrophie cardiaque via divers mécanismes moléculaires, raconte Mohapradeep Mohan. Nous avions donc de bonnes raisons de penser que la metformine pourrait potentiellement réduire l'hypertrophie ventriculaire gauche chez l'homme ».
Au total, 63 patients atteints d'une coronaropathie prédiabétiques et/ou insulinorésistants ont été suivis pendant un an dans l'essai MET-REMODEL : 31 ont reçu de la metformine, 32 un placebo.
Une régression significative de l'hypertrophie ventriculaire gauche (critère principal) a été rapportée à un an. La metformine est également associée à une diminution du poids corporel, de la pression artérielle systolique et du stress oxydatif. Le médicament n'a par ailleurs eu aucun effet sur la concentration d'hémoglobine glyquée A1C ni sur l'insulinorésistance à jeun.
Un effet cardioprotecteur à confirmer
« Ces résultats suggèrent un nouvel effet potentiellement cardioprotecteur de la metformine et la possibilité d'utiliser cette substance chez des patients non diabétiques atteints de coronaropathie », résume Mohapradeep Mohan. Des essais cliniques à grande échelle sont nécessaires pour confirmer ce rôle cardioprotecteur. « Les résultats de l’essai en cours de grande envergure VA-IMPACT pourraient en fournir une preuve », avance Mohapradeep Mohan.
M. Mohan et al., European Heart Journal, https://doi.org/10.1093/eurheartj/ehz203, 2019
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