Le concours Lépine, véritable rallye des Géo Trouvetou parfois loufoques, vient de récompenser un dispositif à l'utilité indiscutable : un panneau connecté, destiné à recevoir les défibrillateurs automatiques externes et à être déclenché (gyrophare, message vocal diffusé par haut-parleur) par le Samu après un appel pour crise cardiaque.
Baptisé « Géocoeur », ce dispositif a été imaginé par Frédéric Leybold, infirmier dispatcher au Corps grand-ducal d'incendie et de secours (Luxembourg), infirmier réanimateur aux Hôpitaux Robert Schumann (Luxembourg et président de l'Association française de premiers répondants.
Géocoeur comporte un gyrophare LED, un haut-parleur pour diffuser le message vocal d’alerte, une signalisation DAE, un module de télécommunication avec un routeur wi-fi/4G, le tout coordonné par un processeur. L'idée est que chaque Smur d'un territoire donné connaisse la localisation de chaque appareil et peut l'activer à distance. « Les Smurs qui travaillent avec nous transmettent le lieu de l'arrêt cardiaque à nos serveurs, qui vont en retour activer le ou les défibrillateurs les plus proches », indique auprès du « Quotidien » Frédéric Leybold.
Le passant ou le référent alerté par le DAE a ensuite la possibilité de scanner un QR code qui va communiquer à son téléphone portable les données GPS de la personne ayant besoin d'être défibrillée. Bien sûr, Frédéric Leybold ne compte pas uniquement sur l'altruisme de passants alertés au hasard. « L'idée est que, dans la mesure du possible, il y ait des personnes référentes pour chaque DAE qui soient alertées et qui puissent se rendre sur place, détaille-t-il. Cela peut être un gardien ou un copropriétaire dans un immeuble d'habitation ou un infirmier dans un Ehpad », cite-t-il en exemples.
Chaque établissement doté d'un défibrillateur équipé de Géocoeur a la possibilité de paramétrer la distance maximale de l'alerte. « Par exemple, un directeur d'Ehpad dans une grande ville peut demander que son dispositif ne soit pas déclenché au-delà de 50 ou 100 m, poursuit Frédéric Leybold. À l’inverse, avec un appareil installé dans un petit village, il peut être intéressant de porter cette distance à 2 ou 3 km. »
De nombreux partenaires intéressés
À terme, l'ambition des promoteurs de Géocoeur est que leur dispositif (fabriqué en Bretagne) soit interfacé avec les logiciels métiers du service départemental d'incendie et de secours (SDIS) et/ou du Samu (en fonction des départements). Bien qu'encore peu déployés, 30 défibrillateurs sont équipés en Moselle. « Nous travaillons déjà avec le logiciel Exos employé dans une trentaine de Samu, précise Frédéric Leybold. Nous allons aussi travailler avec l'application Staying Alive, qui cartographie le positionnement des défibrillateurs. » Géocoeur a également reçu le soutien de l'association ARLoD (Association pour le recensement et la localisation des défibrillateurs), pionnière sur les questions de recensement et de localisation de ces appareils, ainsi que de la Société française de cardiologie.
Il faut dire que le sujet interpelle. Cela fait plusieurs années que les cardiologues et les spécialistes du secours font l'amer constat d'une sous-utilisation des défibrillateurs externes en cas d'arrêt cardiaque sur la voie publique. « Selon l'entreprise Défibril France, qui est le principal distributeur de défibrillateurs en France, chaque appareil a environ 1 % de chances d'être utilisé au cours de son cycle de vie », se désole Frédéric Leybold. En juin 2018, un texte de loi avait été voté, actant la création de la base de données Géo'DAE, qui rassemble à ce jour 48 650 défibrillateurs sur les quelque 400 000 installés en France.
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