Les maladies cardiovasculaires et leurs comorbidités associées (obésité, diabète, hypertension artérielle, insuffisance rénale) constituent, avec l’âge, autant de facteurs de mauvais pronostic au cours des infections pulmonaires au SARS CoV-2. De plus, ce virus possède une action myocardique délétère par ses effets directs, à l’origine de myocardites de gravité variable, et indirects (consécutifs à l’hypoxie et à l’inflammation), occasionnant une élévation fréquente de la troponine et des peptides natriurétiques. Cependant, nos patients ont disparu de nos cabinets dû au confinement et à la crainte d’être infecté au sein de nos services.
Alors que les infections virales sont souvent à l’origine de poussées d’insuffisance cardiaque (IC) et que l’inflammation représente un des principaux facteurs de l’évolutivité des plaques athéromateuses coronaires, une diminution des admissions pour IC ou syndrome coronarien aigu a été universellement constatée. L’absence d’activité physique soutenue, la disparition du stress lié aux conditions de travail habituelles et la diminution de la pollution en sont probablement en partie responsables.
Avec l’explosion des téléconsultations et de la télésurveillance, le confinement a parallèlement transformé en quelques semaines notre mode d’exercice. Cependant, la diminution de l’activité physique d’endurance, l’enrichissement de l’alimentation (poids de la population française adulte majoré en moyenne de 2,5 kg durant le confinement) et parfois l’absence de suivi médical, risquent à long terme d’être à l’origine d’une hausse des maladies cardiovasculaires.
De plus, avec la sortie du confinement, il est probable que nous assistions à un effet rebond des pathologies cardiaques. Il est donc temps maintenant de récupérer les possibilités habituelles de prise en charge optimale de nos patients. Sinon, une augmentation de la mortalité des maladies cardiovasculaires viendra majorer le triste bilan de l’épidémie de Covid-19. Si le confinement n’est certainement pas un traitement des maladies cardiaques, ses effets à court terme amènent à s’interroger sur la pertinence de notre mode de vie dans le monde d’avant…
Fédération des services de cardiologie, CHU Toulouse-Rangueil
CCAM technique : des trous dans la raquette des revalorisations
Dr Patrick Gasser (Avenir Spé) : « Mon but n’est pas de m’opposer à mes collègues médecins généralistes »
Congrès de la SNFMI 2024 : la médecine interne à la loupe
La nouvelle convention médicale publiée au Journal officiel, le G à 30 euros le 22 décembre 2024