Société Française de Cardiologie

Le gilet défibrillateur portable en question

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Publié le 28/01/2019
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Les 29e Journées Européennes de la Société française de cardiologie ont été l'occasion pour les professionnels du secteur de revenir sur le gilet défibrillateur portable. Disponible depuis avril 2015, LifeVest (WCD) est recommandée pour une dysfonction ventriculaire gauche, indication de classe 2B ; après un syndrome coronarien aigu, indication de classe 2B ; pour une myocardite, indication de classe 2A (mais pas en France) ; après une extraction de matériel de défibrillation, indication de classe 2A. « Deux indications manquent encore en France : les myocardiopathies non ischémiques et les myocardites aiguës », note le Dr. Serge Boveda, cardiologue à la clinique Pasteur de Toulouse.

Baisse significative de la mortalité totale

L’étude VEST (pour « Vest Prevention of Early Sudden Death Trial ») a posé la question du bénéfice de la mise en place d’un défibrillateur portable type LifeVest sur la mortalité - mort subite ou décès par arythmies ventriculaires - dans la période post-infarctus (< 90 jours), chez les patients à FEVG < 35 %. « Premier essai contrôlé randomisé portant sur le gilet défibrillateur portable, l'étude VEST s’est déroulée de 2008 à 2016. Elle a inclus 2302 patients, suivis 85 mois en moyenne, et les résultats ont été publiés en septembre 2018 dans « The New England Journal of Medicine »», détaille le Pr Eloi Marijon, de l'Hôpital européen Georges Pompidou, à Paris. Selon les conclusions de l’essai, il y a eu 44 morts subites sur les 86 décès ; quant à la mortalité totale, elle est passée de 5 % à 3 % avec la LifeVest. « La LifeVest n’a donc pas été capable de démontrer la baisse de la mortalité subite, mais elle a montré une baisse significative de la mortalité totale », ajoute le Professeur.

« Pour la première fois, la vraie vie fait mieux qu’un essai clinique randomisé », remarque le Dr. Serge Boveda, avant de présenter les résultats du registre WEARIT France, qui comportait le suivi de près de 2000 patients sur une durée d’un an environ. Selon lui, ils mettent en avant « une utilisation efficace et sans danger de la LifeVest par les patients ». Cette LifeVest a donc le mérite de « constituer une passerelle à la décision d’implantation d’un défibrillateur définitif », complète le cardiologue. 

Anne-Lucie Acar

Source : Le Quotidien du médecin: 9719