La définition usuelle du choc cardiogénique (CC), issue des études SHOCK et IABP, est surtout adaptée à une situation d'ischémie et d'insuffisance ventriculaire gauche et nécessite une évaluation hémodynamique. Ceci a conduit le groupe Urgences et soins intensifs de cardiologie (USIC) de la Société française de cardiologie à mettre en place un registre prospectif basé sur une définition du CC beaucoup plus adaptée à la pratique : association d'au moins un critère de bas débit cardiaque, un critère de surcharge gauche et/ou droite défini par la clinique, la biologie, l'imagerie et/ou le cathétérisme droit et un critère de malperfusion d'organes, définie par la clinique ou la biologie.
Le plus grand registre prospectif au monde
Au total, 772 patients (dont 20 % de réanimation) ont été inclus dans 49 centres universitaires ou non, publics et privés, ce qui fait de FRENSHOCK le plus grand registre prospectif mondial sur le CC toutes causes confondues. À l'admission, les comorbidités étaient fréquentes, avec notamment 22 % d'antécédents de revascularisation, 21 % d'insuffisance rénale, 12 % d'artériopathie oblitérante des membres inférieurs et 8 % d'antécédents d'accident vasculaire cérébral. Près de la moitié était hypertendue, plus d'un tiers avait une dyslipidémie, 28 % étaient diabétiques et/ou fumaient, mais un tiers des patients ne présentaient aucun facteur de risque cardiovasculaire. Seul un patient sur cinq avait une fraction d'éjection ventriculaire gauche > 40 % à l'admission.
60% d'origine non ischémique
L'étiologie était non ischémique dans 60 % des cas (jusqu'à trois facteurs déclenchants possibles pouvaient être notifiés pour chaque patient). Après les causes ischémiques (42 % des cas, avec 68 % d'infarctus du myocarde de type 1 et 32 % de type 2), venaient les arythmies supraventriculaires (15 %) et ventriculaires (14 %), les infections (14 %), les causes iatrogènes (7 %) et les défauts d'observance (4 %).
Une coronarographie a été réalisée chez un patient sur deux (52 %), avec un résultat pathologique dans 81 % des cas. Une assistance respiratoire a été nécessaire chez 53 % des patients, une suppléance rénale dans 16 % des cas. Près d'un patient sur cinq a bénéficié d'une assistance circulatoire, à type d'ECMO dans près de la moitié des cas.
La mortalité à 30 jours a été globalement de 26 %, soit relativement basse par rapport à ce qui a été constaté dans d'autres registres, mais elle reste élevée. Il n'a pas été rapporté d'impact du sexe, ni de la présence ou non d'une hypotension sur la mortalité.
Les analyses se poursuivent, notamment pour tenter de définir des critères prédictifs de décès à court terme.
D'après la présentation du Dr Clément Delmas, Toulouse, lors des Journées européennes de la Société fraçaise de cardiologie (JESFC).
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