Les recommandations européennes sur la prévention des maladies cardiovasculaires (MCV), développées par un groupe de travail commun à la Société Européenne de Cardiologie et 7 autres sociétés savantes, soulignent que la prévention doit être un effort qui doit se poursuivre jusqu’à la fin de la vie.
Ces recommandations préconisent une pratique clinique fondée sur l’utilisation les tables de risque SCORE, élaborés en deux versions, l’une pour les pays à risque élevé et l’autre pour les pays à risque faible, dont la France. Mettant en évidence l’importance du facteur âge, les recommandations montrent par exemple que dans un pays à risque élevé, un homme de 60 ans normotendu non-fumeur a un risque cardio-vasculaire équivalent à celui d’un fumeur de 40 ans ayant une pression artérielle de 180/100 mmHg.
Des sujets âgés à inclure
Le texte précise que les personnes âgées (et les femmes) devraient être incluses dans les évaluations du risque MCV de la même façon que les sujets des autres groupes. Les efforts de prévention à tout âge sont justifiés par le fait que les maladies cardiovasculaires sont la principale cause de décès prématurés à travers le monde. Ces décès auraient pu être très souvent évités par l'adoption de mesures aussi simples que l'arrêt du tabac, l'amélioration de l'alimentation et l'augmentation de l'activité physique. Les MCV sont en effet dues à des facteurs de risque modifiables et elles peuvent être prévenues, comme l’a montré l'étude INTERHEART.
Les éléments utilisés pour déterminer le risque cardiovasculaire global sont l’âge, le tabagisme, les antécédents familiaux d’accident cardio-vasculaire précoce, d’infarctus du myocarde ou de mort subite, le diabète, traité ou non, et les dyslipidémies.
Dans une étude réalisée dans 41 pays et qui a porté sur 19 000 patients après pontage aortocoronaire pour syndrome coronaire aigu, il a été montré que les patients qui continuent à fumer et ne surveillent pas leur alimentation ou n’ont pas d'activité physique étaient 3,8 fois plus exposés au risque de SCA, d'AVC ou de décès dans les six mois par comparaison avec les non-fumeurs qui avaient modifié leur alimentation et augmenté leur activité physique, les deux groupes de patients respectant leur traitement.
Dans le domaine de l’hypertension artérielle, une méta-analyse réalisée sur des personnes n’ayant pas d’antécédent de maladie cardiovasculaire a montré qu’à tout âge et pour tout niveau de pression artérielle, le risque de mortalité associé à un accident vasculaire cérébral ou à un infarctus du myocarde est directement lié au niveau de pression, sans valeur seuil évidente, y compris pour la tranche d’âge 80-89 ans (4). Ces résultats militent en faveur des mesures préventives qui visent à diminuer le niveau de pression artérielle pour lutter contre le risque cardiovasculaire, la définition de l’hypertension artérielle étant la même quel que soit l’âge du patient.
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