TOM Aufderheide, Keith Lurie et coll. ont testé le système novateur de compression-décompression active. Ces auteurs trouvent que l’augmentation de la dépression thoracique lors des manœuvres des RCP par ce moyen s’assortit d’une augmentation du taux de survie qui atteint 53 %.
Cette méthode fait utiliser simultanément deux appareils. Un système de compression-décompression active qui se présente sous la forme d’un appareil à succion, comme une grosse ventouse, qui est posé sur le thorax et y adhère. Le sauveteur, qui le tient à la main pendant la RCP d’abord comprime la poitrine du patient, puis la soulève activement après chaque compression. Cette décompression active améliore le retour veineux et par voie de conséquence, le flux sanguin au cœur et au cerveau. Le deuxième appareil est placé sur le masque à ventilation ; il comporte une valve qui sert à limiter le flux d’air qui rentre dans les poumons pendant les décompressions thoraciques, afin là aussi de réduire la pression intrathoracique, toujours pour augmenter le flux sanguin aux organes vitaux.
La RCP classique est d’une efficacité limitée.
Dans les pays industrialisés où les arrêts cardiorespiratoires sont décomptés (États-Unis et Europe), il y a environ 800 000 cas qui surviennent chaque année en dehors de l’hôpital. Le taux de survie après un tel événement est très modeste, avoisinant les 5 %. La RCP classique, indispensable à pratiquer devant le tableau d’arrêt cardiorespiratoire, est d’une efficacité limitée. La compression thoracique accompagnée d’une ventilation manuelle ne suffit pas à réaliser une perfusion de plus de 25 % de sang correctement oxygéné au cerveau et au cœur.
L’augmentation de la pression intrathoracique négative pendant la phase de décompression de la RCP permet d’augmenter la perfusion cardiaque et intracérébrale chez les animaux et les humains. Les investigateurs ont montré « qu’une diminution de la pression intrathoracique est liée de manière simultanée à une réduction de la pression intracrânienne. Ces mécanismes sous-tendent l’augmentation du flux sanguin cardiaque et cérébral. »
Dans l‘étude randomisée Tom Aufderheide, Keith Lurie et coll. ont évalué la proportion des patients survivant avec des fonctions neurologiques en bon état en comparant les deux techniques, la RCP classique et la RCP à l’aide des deux appareils permettant d’augmenter la dépression intrathoracique. L’étude a fait participer 46 agences médicales d’urgence aux États-Unis, s’occupant d’un total de 2,3 millions de personnes dans des zones urbaines, suburbaines et rurales.
De 5,8 % à 8,9 % à un an.
Les adultes (de plus de 18 ans), qui ont présenté un arrêt CP supposé d’origine cardiaque et non traumatique ont été inclus. Au total, 813 patients assignés à la méthode standard de RCP ont formé un groupe témoin, comparé aux 840 patients formant le groupe « intervention », assignés à la méthode de compression décompression active.
L’utilisation de ces deux appareils, comparativement à la RCP classique (compression thoracique et masque à ventilation avec un sac comprimé) fait passer le taux de survie en bon état neurologique de 5,8 % à 8,9 % à un an (odds ratio 1,58, p=0,019).
Il y a eu un peu plus d’œdèmes pulmonaires dans le deuxième groupe : 11 % contre 7 %.
« Malgré une augmentation du risque d’œdème pulmonaire au cours de la période post-ressuscitation, il y a un bénéfice à utiliser ce système combinant un appareil de compression-décompression active et une valve limitant l’entrée d’air dans les poumons, bénéfice qui s’observe jusqu’à un an après l’arrêt cardiaque », résume Peter Nagele (St Louis) dans un commentaire.
The Lancet, publié en ligne le 9 janvier 2011.
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