Le taux global national de chirurgie ambulatoire est passé de 36,2 % en 2009 à 54 % en 2016, traduisant la montée en puissance de cette pratique dans les établissements.
Alors que le gouvernement s'est fixé un nouvel objectif de 70 % en 2022, une enquête de l'Association française de chirurgie (AFC) permet d'en savoir plus sur ce mode de prise en charge – 60 équipes médicales de 28 hôpitaux, 17 CHU, 12 cliniques et trois structures privés non lucratives, ont répondu à 59 questions sur la prise en charge en ambulatoire. Une équipe sur trois déclare disposer d'une unité de chirurgie ambulatoire (UCA). Dans 70 % des cas, les protocoles de prise en charge ont été réalisés par les chirurgiens et les anesthésistes conjointement, signe que le tandem fonctionne. Cette appropriation commune se retrouve dans la direction des équipes médicales, à moitié-moitié entre ces deux spécialités.
Concernant l'information préopératoire délivrée au patient, capitale, l'enquête précise que ce dernier reçoit un document écrit dans 90 % des cas. Face à ce bon score, les chirurgiens de l'AFC regrettent de ne pas avoir détaillé davantage cet item. « S’agit-il d’une information sur l’intervention et/ou l’anesthésie, sur la préparation à l’intervention, sur les règles de retour, sur les signes d’alerte, sur le maniement et les possibles effets secondaires des antalgiques, sur la conduite automobile, sur les numéros de téléphone de recours ? », s'interrogent-ils.
Autre résultat : 65 % des équipes ne recourent pas à une consultation infirmière préopératoire pour l’information et l’éducation du patient. « La prise en charge de pathologies de plus en plus lourdes en ambulatoire par le biais de la réhabilitation améliorée après chirurgie devrait voir se développer le[ur] rôle », espère l'AFC.
Silo
Si l’arrivée au bloc se fait pour 60 % des équipes en brancard, la pratique du « patient debout » (ou, mode intermédiaire, du patient en fauteuil) se développe. Variable, la distance hôpital/domicile pour une prise en charge ambulatoire ne constitue pas un dogme, notent les enquêteurs. « Elle est d’une heure pour 56,6 % des équipes, de 30 minutes pour 31,6 % et de deux heures pour 11,6 % ».
80 % des équipes sondées assurent réaliser la check-list. À la sortie de l'établissement, les patients disposent dans un cas sur deux du numéro de téléphone direct du chirurgien (et dans un cas sur quatre celui de l'anesthésiste).
Le bât blesse surtout dans le lien actif avec la médecine de ville. Environ 20 % des équipes disposent d’un réseau ville/hôpital. Et dans 23 % des cas seulement, les soignants ont instauré des mesures spécifiques pour le suivi après hospitalisation (infirmière à domicile, permanence téléphonique, etc.) Les objets connectés ne sont utilisés que par une seule équipe interrogée. Le fonctionnement en silo entre l'hôpital et la ville persiste : en matière de chirurgie ambulatoire, moins d'une équipe sur dix (8 %) a déployé des protocoles en concertation avec les médecins traitants.
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