Environ 10 fois moins de décès

Déclin de la mortalité péri-opératoire et anesthésique depuis 60 ans

Publié le 21/09/2012
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Plus de 230 millions de procédures chirurgicales majeures sont réalisées chaque année de par le monde, avec moins de 4 % dans les pays en développement. On présume que l’anesthésie générale (AG) est devenue plus sûre. Une méta-analyse permet d’en rendre compte. Daniel Bainbridge et coll. (Groupe EPICOR, Evidence-based Peri-operative Clinical Outcomes Research Group) ont regroupé toutes les études ayant pour objectif l’analyse de la mortalité anesthésique, de la mortalité périopératoire (et notamment des arrêts cardiaques) et dont l’effectif est supérieur à 3 000. Ce qui fait un total de 87 études avec 21,4 millions d’administrations d’AG.

La mortalité attribuable à la seule anesthésie a décliné au cours du temps, de 357 par million avant 1970 à 52 par million au cours des années 1970-1980 puis 34 par million au cours des années 1990-2000 (p ‹ 0,0001).

La mortalité totale périopératoire a décru au cours du temps de 10 603 par million avant 1970, à 4 533 par million pour 1970-1980 et 1 176 par million entre 1990 et 2000 (p ‹ 0,0001). L’amélioration a eu lieu en dépit du fait que des situations de plus en plus critiques sont prises en charge chirurgicalement.

Comme la grande majorité des procédures chirurgicales sont réalisées dans les pays développés industriellement, l’analyse a tenu compte de ce fait. Les taux de déclin ne sont pas identiques avec ceux des pays en développement. L’analyse en régression montre une relation hautement significative (p‹ 0,00001) entre l’ensemble formé par le risque périopératoire associé à la mortalité liée à l’AG, avec l’index de développement humain (IDH, comprenant des composantes d’hygiène, de développement et de suivi médical, d’avancée des techniques). Si les pays en développement ont également connu une amélioration de la mortalité péri-opératoire, elle est nettement plus élevée dans les pays développés. Les taux de mortalité péri-opératoire et anesthésiques demeurent de deux à trois fois supérieurs dans les pays en développement. La réduction de la mortalité et des arrêts cardiaques est plus forte dans les pays développés.

The Lancet, vol. 380, 22 septembre 2012.

 Dr BÉATRICE VUAILLE

Source : lequotidiendumedecin.fr