Les traumatismes du rachis sont fréquents et peuvent se compliquer d’une atteinte neurologique dans 15 à 30 % des cas. L’incidence des blessés médullaires en France est estimée à 19,4 par million d’habitants (1). En 2007, la Haute Autorité de santé (HAS) a rapporté une incidence de 1 200 nouveaux cas par de lésions médullaires traumatiques an, avec une prévalence d’environ 50 000. Ils sont dus en majorité à des accidents de circulation (40 à 45 % des cas), puis viennent les les chutes (volontaires ou non: 15 à 30 %), les accidents de sport (15 à 25 %) et enfin les accidents du travail et agressions (2). L’homme est le plus touché (3:1). On note deux pics de fréquence : entre 16 et 30 ans majoritairement traumatiques, et après 50 ans – préférentiellement les chutes (2).
Les traumatismes vertébromédullaires sont responsables d’une morbimortalité majeure, qui augmente avec l’âge du patient et le nombre de lésions associées : traumatisme crânien, thoracique ou abdominal en particulier (3). Les fractures avec déficit neurologique intéressent avant tout le rachis cervical (plus de 50 % des cas), le plus mobile et le plus instable. L’étage thoracique, en cause dans 20 à 30 % des cas, est stabilisé par le thorax et donc moins exposé, mais la vascularisation de la moelle épinière thoracique est particulièrement vulnérable. La jonction thoracolombaire (T12-L1) représente 15 % des cas. Il s’agit d’une zone fragile (atteinte dans la moitié des fractures de tout le rachis thoracique et lombaire), à la jonction de la cyphose thoracique peu mobile et la lordose lombaire qui l’est plus. Les fractures de la jonction lombosacrée sont plus rares, mais potentiellement instables et parfois en cause.
Dans 25 % des cas de fracture vertébrale avec déficit neurologique, une autre lésion vertébrale est associée (4, 5). Dans une étude de 577 traumatismes rachidiens neurologiques, le déficit était une tétraplégie (43,3 %), une paraplégie (46,6 %) ou un syndrome de la queue-de-cheval (10,1 %) (1).
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