Traumatisme crânien

La protéine qui déclenche le scanner cérébral

Publié le 16/12/2011
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Crédit photo : S TOUBON

UNE ÉQUIPE française* montre que l’élévation d’une protéine d’origine cérébrale, S100-B, signe la gravité d’un traumatisme crânien léger avec une excellente valeur prédictive négative.

L’étude prospective a été réalisée auprès de 2 128 patients présentant un traumatisme crânien léger (score de Glasgow entre 13 et 15). Pour 1 560 d’entre eux ont été réalisés un scanner cérébral et un dosage de S100-B, dans les six premières heures. L’objectif était de juger la place diagnostique du dosage sanguin et son ratio de probabilité de négativité. Les scanners ont révélé des lésions intracrâniennes chez 7 % des patients, il s’y associait un taux médian de S100-B de 0,46 µg/l. Chez les autres patients au scanner normal, le dosage montrait une médiane de 0,22 µg/l. Avec une limite fixée à 0,12 µg/l, les lésions cérébrales ont été confirmées grâce au scanner avec une sensibilité de 99,1 % et une spécificité de 19,7 %. La valeur prédictive négative du dosage était estimée à 99,7 %. Parmi les 292 patients dont le test biologique était considéré comme négatif, un seul avait un scanner positif. Les auteurs considèrent donc que chez un patient au dosage de S100-B négatif, le risque de survenue d’une complication du traumatisme crânien mineur peut être quasiment exclu. Ce constat offre une réponse au débat sur la décision de réaliser un scanner cérébral. Cet examen est, certes, considéré comme la référence en matière de recherche de lésions. Cependant, il est aussi considéré comme onéreux, peu disponible et exposant le patient à une irradiation cent fois supérieure à celle de la radiographie classique. Le dosage de S100-B permet de contourner ces obstacles par sa disponibilité, son délai de réponse d’une heure environ, son faible coût et son excellent taux de faux négatifs. Cette protéine était considérée jusqu’à présent comme un marqueur pronostique des traumatismes crâniens sévères. Le travail français confirme l’extension de son champ d’application aux formes légères.

* Lagarde E, Ribereau-Gayon R et coll Annals of Emergency Medicine, 26 septembre 2011.

 CH. F.

Source : Le Quotidien du Médecin: 9060