Arthrose symptomatique

La viscosupplémentation a toujours sa place

Publié le 10/11/2014
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Figure 3. Injection radioguidée d’un AH dans la hanche.Mise en place de l’aiguille  par voie...

Figure 3. Injection radioguidée d’un AH dans la hanche.Mise en place de l’aiguille par voie...

Figure 1. Technique habituelle d’injection d’un AH sur genou secIntroduction d’une aiguille de 21...

Figure 1. Technique habituelle d’injection d’un AH sur genou secIntroduction d’une aiguille de 21...

Les injections articulaires d’acide hyaluronique (AH) connaissent un grand succès, du fait de leur simplicité d’utilisation et de leur bonne tolérance. Désignées sous le terme de viscosupplémentation, ou encore de visco-induction, elles représentent, avec les infiltrations cortisoniques, le principal traitement local de l’arthrose.

Le principe

L’AH, principal constituant du cartilage et du liquide synovial, est une longue chaîne de sucres (glycosaminoglycanes), dont le caractère très hydrophile lui confère une visco-élasticité à l’origine de propriétés mécaniques du cartilage (absorption des chocs) et du liquide synovial (lubrification articulaire, protection du cartilage). Au cours de l’arthrose, il existe un déficit quantitatif et qualitatif en AH articulaire. Injecter un AH exogène dans l’articulation vise non seulement à rétablir les propriétés mécaniques, mais aussi à induire des effets biologiques, l’AH injecté étant capté par des récepteurs articulaires spécifiques : action anti-inflammatoire modérée, anti-oxydante, anabolisante sur le cartilage, antalgique directe par masquage des nocicepteurs articulaires et réduction de la production enzymatique induite par les cytokines. Des propriétés de visco-induction, c’est-à-dire de stimulation de la production d’AH endogène, pourraient expliquer l’efficacité prolongée de l’AH exogène injecté, alors qu’il a un temps de résidence articulaire court, rapidement dégradé après son injection.

D’après la conférence d’enseignement de la Dr Virginie Legré-Boyer, rhumatologue, Institut de l’appareil locomoteur Nollet, Paris. Ancienne interne et cheffe de clinique des hôpitaux, ancienne praticienne hospitalière. Attachée en rhumatologie au CHU Pitié-Salpétrière. Consultante à l’American Hospital of Paris.

Conflits d’intérêt : Rottapharm (conférencier séminaires, co-investigateur essai thérapeutique), Sanofi Genzyme (conférencier symposiums, séminaires ), Expanscience (participation aux congrès), Genevrier, Pierre Fabre (conseil scientifique ponctuel, participation aux congrès), Labrha (co-investigateur essai thérapeutique), Smith Nephew (investigateur principal essai thérapeutique), Chemedica (participation aux congrès)

(1) De Campos GC et al. Clin Orthop Relat Res 2013;471:613-20

(2) Rutjes AW et al. Ann Intern Med 2012;157:180-91

(3) Jordan KM et al. Ann Rheum Dis 2003;62:1145-55

(4) McAlindon TE et al. Osteoarthritis Cartilage 2014;22:363-88

(5) Hochberg MC et al. Arthritis Care Res 2012;64:465-74

(6) American Academy of Orthopaedic Surgeons (AAOS). Treatment of Osteoarthritis of the Knee : Evidence-Based Guideline. 2nd ed. Rosemont, IL : AAOS; 2013. www.aaos.org/ oakcpg

(7) Osteoarthritis : the care and management of osteoarthritis in adults. NICE clinical guideline 59. London : NICE; 2014. www.nice.org.uk/nicemedia/pdf/cg59niceguideline.pdf.

(8) McAlindon TE et al. Nat Rev Rheumatol 2012;8:635-6


Source : Congrès spécialiste