L’UTILISATION des deux grandes classes actuelles d’anticoagulants présente des limites liées aux interactions alimentaires et médicamenteuses pour les antagonistes de la vitamine K et à l’administration parentérale et l’hétérogénéité des produits pour les héparines ; avec, comme conséquence, une iatrogénicité non négligeable, souligne le Pr Israël Elalamy. Des recherches ont donc été menées sur des molécules ciblant le facteur X activé qui joue un rôle central dans la cascade de la coagulation. Le rivaroxaban est le premier inhibiteur direct et sélectif de ce facteur.
Actif par voie orale, le rivaroxaban a une excellente biodisponibilité (80 %-100 %) et agit rapidement (Cmax de 2 à 4 heures). Deux tiers du produit sont métabolisés et éliminés par voie rénale (33 %) et digestive (33 %), le tiers restant l’étant par voie rénale. Sa demi-vie d’élimination de 7 à 11 heures autorise une prise monoquotidienne. Il ne nécessite pas d’ajustement posologique chez les patients âgés. En ce qui concerne l’impact d’une fonction rénale altérée, pour sortir de l’effet moyen observé dans la population générale, indique le Pr Patrick Mismetti, il faudrait avoir une patiente de 90 ans pesant 30 kg ; une situation peu courante dans la pratique. Enfin, les seules molécules susceptibles d’interagir avec le rivaroxaban sont celles qui inhibent à la fois le transporteur P-gp (glycoprotéine-P) et le cytochrome P3A4, comme les antirétroviraux.
Le programme RECORD.
La dose optimale de rivaroxaban utilisée dans les quatre études cliniques de phase III du programme RECORD est celle qui a été définie par les études de phase II en chirurgie orthopédique majeure, à savoir 10 mg en une prise par jour. Comme l’explique le Pr Pierre Albaladejo, les études RECORD 1 (1) et 3 (2), menées sur, respectivement, 4 541 et 2 531 patients adultes, ont montré que le rivaroxaban est plus efficace et aussi bien toléré que l’énoxaparine en prévention des événements thromboembolique veineux (ETEV) totaux et majeurs après prothèses totale de hanche et de genou avec, dans ces dernières, une diminution également significative des ETEV symptomatiques. Du fait de sa spécificité d’action, de sa simplicité d’utilisation (sans surveillance biologique) et de son efficacité, cet anticoagulant oral ouvre une nouvelle voie dans la stratégie antithrombotique.
27e MAPAR. Symposium organisé par le Laboratoire Bayer Schering pharma, avec la participation des Prs Dan Benhamou (CHU Bicêtre), Israël Elalamy (hôpital Tenon, Paris), Patrick Mismetti (CHU de Saint-Etienne) et Pierre Albaladejo (CHU de Grenoble).
(1) Eriksson BI et coll. N Engl J Med 2008 ; 358 : 2765-75.
(2) Lassen MR et col. N Engl J Med 2008 ; 358 : 2776-86.
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