La vogue récente chez les coureurs des chaussures dites minimalistes (ou encore à cinq orteils) ou de la course pieds nus, a soulevé de nombreuses interrogations sur les capacités de ces sportifs d’adapter leur course à ces nouvelles conditions d’interactions de leurs pieds avec le sol.
Une étude pédiatrique avait démontré que des adolescents participant à des compétitions substituaient rapidement, avec ces chaussures ou pieds nus, leur profil traditionnel d’impact talonnier premier par un profil d’impact premier sur l’avant pied. Ce mode est réputé plus physiologique et ergonomique voire meilleur pour les amortis articulaires d’amont. On pourrait imaginer qu’une telle substitution serait encore plus avantageuse chez les coureurs confirmés en terme d’économie articulaire.
26 coureurs de plus de 30 ans
Une étude conduite par une équipe chirurgicale du sport du Colorado, et présentée au Congrès de l’American Academy of Orthopaedic Surgeons (AAOS) indique le contraire. Elle a porté sur vingt-six coureurs de plus de trente ans avec une expérience de pratique de la course de plus de dix ans. L’évaluation a été réalisée sur tapis de course, à différents niveaux de vitesse, tantôt pied nu, tantôt équipé de différentes chaussures.
Analyse informatisée de la course et suivi par caméra firent partie intégrante de l’étude individuelle des sujets. Après analyse statistique des données récoltées, il apparaît que les coureurs expérimentés et plus âgés ont une période beaucoup plus longue d’adaptation au chaussage minimaliste ou à la course pieds nus, avec un risque de blessure accru. L’éventuel changement de profil de course dans ce groupe est beaucoup plus tardif à se produire et expose à des phénomènes de surmenage ou à des entorses plus fréquents.
De notre envoyé spécial Pr Charles Msika, chirurgien orthopédiste (membre de la SoFCOT).
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