Au cours des dix dernières années, le nombre total d’opérations de la cataracte a considérablement augmenté dans la plupart des pays de l’OCDE, au point d’être aujourd’hui l’intervention chirurgicale la plus pratiquée dans un grand nombre des états membres : en France, plus d’une opération de la cataracte est réalisée toutes les minutes.
En parallèle, l’utilisation du principe d’interférométrie en biométrie oculaire a bouleversé les pratiques quotidiennes des calculs d’implants intra-oculaires, venant supplanter les échographes de mode A ou B. Les biomètres optiques ont vu leur déploiement et leur sophistication s’accroître. L’IOL Master (Carl Zeiss Meditec) a ouvert cette voie en 1999, puis ont suivi les systèmes Lenstar LS 900 (Haag Streit, 2008), Aladdin (Topcon, 2012), Al-Scan (Nidek, 2012) et OA-1000 (Tomey, 2014). N’oublions pas que cette multiplicité de nouveaux dispositifs se conjugue avec l’arrivée d’implants de dernière génération, dits « premium ». Ces optiques de dernière génération offrent une multifocalité ainsi que la possibilité d’une correction torique associée.
Les mesures complémentaires
Au-delà de la mesure de la longueur axiale, de la kératométrie et de la mesure de la chambre antérieure, les biomètres optiques associent dans le même temps des mesures biométriques complémentaires : mesure de la pachymétrie cornéenne (Lenstar et Al-Scan) – utile en pratique réfractive ainsi que pour les patients présentant une hypertension oculaire ; topographie placido (Aladdin), idéale pour une analyse réfractive plus complète ; prise de repères limbiques et d’empreinte biométrique (IOL Master 500), innovante pour la gestion de la toricité peropératoire.
La tendance actuelle est en effet de transférer des mesures pré-opératoires prises par les biomètres optiques à des systèmes de réalité augmentée, installés sur les microscopes de dernière génération (systèmes Carl Zeiss Meditec ou Alcon).
Une des limites de ces dispositifs optiques reste toutefois l’impossibilité de prise de mesure dans les cas de cataracte dense pour lesquels le faisceau optique ne peut être transmis (de l’ordre de 2 %). Le recours à l’échographie ultrasonore en mode B est alors indiqué.
Les dernières générations de biomètres optiques permettent d’allier précision, ergonomie, multifonctionnalité et connectivité. Au-delà de cette sophistication continue, les formules de calculs d’implant sont aussi importantes que les prises de mesures elles-mêmes, et leurs choix personnalisés doivent être une condition nécessaire à la précision recherchée pour répondre aux attentes fonctionnelles du patient opéré.
N’oublions pas cependant que les erreurs de calculs d’implants sont le plus souvent une somme de multiples facteurs techniques et humains.
Si la chirurgie du cristallin devient davantage intuitive, par les avancées de réalité augmentée peropératoire, le chirurgien doit cependant rester maître à bord, et replacer l’ensemble des données biométriques et cliniques dans leurs globalités d’exigences et d’objectifs fonctionnels.
Orthoptiste libéral, hôpital américain de Paris (Neuilly/seine), clinique de la vision (Paris).
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