Transplanté d’une tante à sa nièce

Un greffon rénal prélevé par voie vaginale

Publié le 05/02/2009
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Crédit photo : S Toubon

ENCORE UNE INNOVATION pour la chirurgie par les orifices naturels. À Baltimore (États-Unis), une équipe vient de réaliser le prélèvement d’un rein, en vue de transplantation. La technique endoscopique, dite NOTES (Natural Orifice Translumenal Endocopic Surgery) avait déjà été utilisée pour des néphrectomies sur rein pathologique, mais pas en greffe rénale.

La donneuse, de 48 ans, a été retenue, notamment en raison d’un antécédent d’hystérectomie, qui devait rendre l’intervention plus aisée. Mais selon l’équipe de Robert Montgomery, il ne s’agira en aucune façon d’un critère décisionnel. Cette femme a donné son rein à sa nièce de 23 ans, qui avait bénéficié douze ans auparavant d’un rein de son père. La nouvelle transplantation a été décidée en raison d’un rejet chronique.

L’intervention a été réalisée sous contrôle endoscopique par le biais de trois mini-incisions abdominales, dont l’une dans l’ombilic (passage de la caméra). Une inquiétude est née chez les chirurgiens à l’idée du risque de contamination du rein au cours du passage dans la filière vaginale, puis de son implantation chez une patiente immunodéprimée. L’organe a donc été enveloppé d’un sac plastique avant extraction.

Rassurer un donneur potentiel.

Selon ces chirurgiens de l’université Johns Hopkins ce type d’intervention offre un avantage de plus par rapport à toutes les autres réalisées par NOTES. De fait, cette voie d’abord connaît un avantage esthétique indiscutable (la lombotomie représente une incision de 12 à 15 cm) ; elle est beaucoup moins algogène ; la convalescence s’en trouve fortement abrégée. Autant d’avantages susceptibles de rassurer un donneur potentiel. Sur ce point, R. Montgomery rapporte que, depuis l’avènement des prélèvements laparoscopiques sur donneur vivant en 1995, le nombre de dons a triplé. Il espère que NOTES majorera cette tendance.

Depuis ses débuts cette chirurgie par les orifices naturels (bouche, anus, vagin) a porté essentiellement sur la vésicule biliaire, l’appendice, l’estomac. On estime à plus de 300 le nombre d’interventions réalisées. Et de plus elle permet au chirurgien de s’affranchir d’un pannicule adipeux important.

Rappelons que l’un des pionniers en matière de NOTES a été le Pr jacques Marescaux, à Strasbourg. En avril 2007, il réalisait la première cholécystectomie transvaginale. Il précisait alors que les difficultés opératoires reposaient en grande partie sur les pertes de la sensation du toucher, de l’orientation et de la vision stéréoscopique.

 Dr GUY BENZADON

Source : lequotidiendumedecin.fr