Le projet REBORNE (régénération des défauts osseux utilisant de nouvelles approches d’ingénierie biomédicale), commencé il y a trois ans, va se poursuivre avec la mise en place d’un essai clinique. Des cellules souches mésenchymateuses autologues portées par un biomatériau sont greffées sur un site de pseudarthrose.
« Le projet REBORNE a pour objectif de développer de nouveaux biomatériaux qui stimulent la formation de tissu osseux pour corriger les défauts de régénération osseuse en chirurgie orthopédique et maxillo-faciale », expliquent les investigateurs (Pierre Layrole et coll., INSERM U957).
Le principe de ce traitement alternatif à la greffe osseuse consiste à utiliser des cellules souches mésenchymateuses (CSM) autologues. Elles sont isolées à partir d’un prélèvement de moelle osseuse du patient. Puis mises en culture et amplifiées pendant 21 jours. Les CSM sont ensuite intégrées à une structure formant un échafaudage, qui va favoriser leur prise sur le site à réparer : une structure en phosphate de calcium présentée sous forme de granulés. Le mélange CSM-granulés est implanté au site fracturaire.
Du tissu osseux obtenu chez l’animal
Les essais chez l’animal avec une greffe sous-cutanée ont montré que les CSM se différencient et forment du tissu osseux. L’étude histologique « démontre l’ostéoinduction du mélange cellules/biomatériau avec la formation d’environ 41 % de tissu osseux après 4 semaines d’implantation ».
« Les biomatériaux combinés à l’utilisation de cellules souches sont des alternatives intéressantes aux greffes biologiques », indiquent les auteurs.
De fait, l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé a donné son accord pour un essai clinique. Il va débuter dès à présent, avec 7 patients suivis au CHU de Créteil et au CHRU de Tours. D’ici la fin du projet (fin 2014), 30 patients seront recrutés en France, Allemagne, Italie dans cette étude multicentrique européenne. « L’objectif de l’essai est de démontrer que l’utilisation des biomatériaux et des cellules souches est sans danger et au moins équivalente aux traitements standards, sans leurs inconvénients. » Cette chirurgie est moins invasive et préserve le stock osseux du patient.
Le projet REBORNE est finance par la Commission Européenne et coordonné par l’INSERM.
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