UN CAS de cardiomyopathie secondaire à une carence en sélénium suite à une chirurgie bariatrique a été rapporté lors du 77e congrès de l’American College of Gastroenterology à Las Vegas. Bien que rare dans les pays développés, une carence en sélénium peut se rencontrer en cas de maladies avec malabsorption, de nutrition parentérale prolongée mais aussi après chirurgie bariatrique. « Le sélénium est un élément essentiel à la fonction myocardique normale », souligne le Dr Mustafa Huseini, du Geisinger Medical Center. Ce médecin américain a présenté le cas d’une femme de 39 ans opérée sept ans auparavant d’un by-pass gastrique et venue consulter aux urgences pour asthénie persistante depuis plusieurs semaines.
À l’examen, elle était hypotendue avec une gêne respiratoire modérée. Deux jours après l’admission, elle a présenté un état de choc nécessitant une intubation avec ventilation mécanique. L’échographie cardiaque a révélé alors une fraction d’éjection inférieure à 20 %. La coronarographie n’a pas mis en évidence de maladie coronarienne obstructive. Les taux de sélénium étaient effondrés à 29 µg/L (normal entre 63 et 160 µg/L).
« Après supplémentation adaptée en sélénium, la fonction cardiaque s’est améliorée avec une fraction d’éjection normalisée à 55 %, souligne le Dr Huseini. Ce cas illustre le rôle majeur de la carence en sélénium comme cause réversible de cardiomyopathie inexpliquée chez les patients ayant eu un by-pass gastrique. »
Il est essentiel de veiller à ce que les patients candidats à une chirurgie bariatrique soient bien informés de la nécessité d’une supplémentation en vitamines et oligo-éléments au long cours. Au cours du même congrès, a été également présenté le cas d’une femme de 38 ans peu observante durant les cinq années de suivi post-chirurgie, et ce malgré une perte de poids importante avoisinant les 52 kg. Les carences nutritionnelles étaient profondes et multiples, à la fois en vitamine B12, D, zinc et fer, avec un taux d’hémoglobine à 4,7 g/dl.
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