L’ARTHROSE du genou, ou gonarthrose, touche parfois de façon prédominante la composante fémoropatellaire de cette articulation tricompartimentale. Le patient semble ne souffrir que de ces surfaces articulaires (intégrées à l’appareil extenseur du genou), alors que les compartiments fémorotibiaux, aussi bien médial que latéraux, paraissent encore fonctionnels et peu lésés. Doit-on, pour soulager ces symptomes, se tourner d’emblée vers une prothèse totale du genou, surtout si le sujet a un âge avancé, ou peut-on se contenter d’une prothèse limitée à ce compartiment fémoropatellaire ? Le débat est toujours d’actualité.
L’objectif d’une prothèse fémoropatellaire (PFP) est de reproduire la cinématique complexe au cours de la flexion du genou, permettant des mouvements dans le plan sagittal, axial et coronal. Plus le dessin de la trochlée prothétique va être contraignant, moins le mouvement naturel de la rotule va être possible. Ce qui contribue potentiellement à une augmentation des forces de contact au niveau de l’articulation et à une usure prématurée du polyéthylène. À l’inverse, une rotule moins contrainte permettra davantage de liberté de mouvement, mais avec un risque accru de subluxation ou luxation de la rotule.
Il existe deux catégories principales de PFP selon le type de préparation de la trochlée :
1. Les prothèses de resurfaçage, également appelées « in-lay technique ». Elles remplacent le cartilage usé, sans modifier significativement la forme de l’os sous-chondral. Le positionnement de ces implants est dépendant de l’anatomie de la trochlée native.
2. Les prothèses à coupe antérieure, dites « de seconde génération ». Elles correspondent généralement à la coupe fémorale antérieure de la trochlée d’une prothèse totale de genou, remplaçant complètement le compartiment fémoropatellaire du genou.
Comme pour toute prothèse unicompartimentale, le succès d’une PFP dépend des critères de sélection. Cette procédure est indiquée en cas d’arthrose fémoropatellaire (AFP) isolée, ou post-traumatique, ou encore associée à une dysplasie de trochlée ou une subluxation rotulienne. En revanche, dans le cas d’une subluxation significative ou d’une bascule, la PFP ne peut pas, à elle seule, stabiliser la rotule ; une médialisation de la tubérosité tibiale antérieure – associée ou non à une libération de l’aileron externe ou à une facettectomie latérale – doit être considérée, dans cette situation d’anomalie d’alignement sévère.
Les complications précoces sont les plus fréquemment rapportées et correspondent généralement à des problèmes de douleur antérieure ou de course rotulienne. Les complications tardives sont en revanche souvent liées à une progression de l’arthrose fémorotibiale, alors que le descellement et l’usure restent exceptionnels. Les meilleurs résultats sont retrouvés habituellement pour les AFP associées à une dysplasie de trochlée.
Notre analyse de la littérature des trente dernières années sur le sujet des PFP montre que, si les séries historiques retrouvaient des taux de reprises importants, les évolutions récentes du dessin et les nouvelles technologies ont participé à l’amélioration des résultats à court et moyen terme. Malgré cela, et même si les perspectives d’avenir sont séduisantes, des études à plus long terme restent nécessaires pour valider les résultats des nouvelles générations d’implants.
D’après la conférence d’enseignement de Sébastien Lustig (Lyon).
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