La luxation qui désassemble ce couple solide exige donc une violence traumatique particulière et spécifiquement distribuée à l’épicentre de cette région, faute de quoi, ce sont les éléments avoisinants qui subiront les dégâts traumatiques : fémur, bassin…
Parmi les dommages corporels produits, plus particulièrement, par les accidents de voiture, les luxations de hanches sont relativement peu fréquentes (6 % de la totalité des traumatismes de la hanche). Elles nécessitent toutes, bien entendu une réduction en urgence, et ce dans les plus brefs délais. En effet, il existe un risque de compression du nerf sciatique par la tête fémorale lors d’une luxation postérieure, la plus fréquente. Cette compression entraîne une ischémie avec paralysie complète des contingents neuronaux sciatique poplité externe et interne, dont la récupération peut être des plus aléatoire.
La réduction ne dispense pas d’un bilan.
Une fois la luxation réduite, il convient dans tous les cas de procéder à un examen tomodensitométrique. Ceci afin de trouver d’une part, les éventuels corps étrangers résiduels intra-articulaires à enlever afin de prévenir une évolution arthrosique ultérieure ; d’autre part, des lésions associées ; le plus souvent il s’agira d’une fracture de la paroi postérieure de l’acétabulum ou de la tête fémorale à sa partie inférieure ou antérieure ou les deux.
Une reprise de fonction relativement rapide.
Lorsque la hanche réduite se révèle stable, que les éventuels corps étrangers intra-articulaires ont été ôtés, le traitement orthopédique peut être considéré comme suffisant : l’accidenté(e) peut marcher avec appui partiel rapidement et commencer la rééducation de sa mobilité et de sa musculature. La convalescence devrait être de deux mois environ et la reprise d’activité sportive différée d’environ cinq mois. Les résultats à long terme de ce type de lésions sont globalement bons même si un pourcentage important de blessés de l’ordre de trente pour cent présente une arthrose radiographique détectable, peu gênante.
Lorsqu’il existe une instabilité de la luxation, due le plus souvent à une lésion de la paroi postérieure de l’acétabulum, un geste chirurgical réparateur en urgence peut être nécessaire. Ces fractures de la paroi postérieure, même correctement ostéosynthèsées, sont à l’origine d’un pourcentage important d’arthroses qui peuvent conduire ultérieurement à une arthroplastie de hanche. Elles se compliquent également de paralysies sciatiques dans vingt-cinq pour cent des cas avec comme séquelles une perte de flexion active de la cheville.
Lorsqu’il existe une fracture de la tête fémorale et que le fragment est déplacé, il peut être nécessaire de faire un geste chirurgical d’ablation de ce fragment lorsque sa dimension est relativement faible, un tiers ou un quart du volume de la tête. Dans certains cas, ce fragment peut être repositionné et synthèsé, lorsqu’il est assez gros. Lorsqu’il existe des fragments volumineux, de la moitié de la tête, et que le traumatisé est fragilisé par l’âge ou un mauvais état général, l’indication d’une prothèse totale de hanche d’emblée peut être portée. Enfin, certains patients ont des séquelles douloureuses de luxation de hanche, notamment lorsqu’il existe ou persiste une fracture déplacée de la tête fémorale. Il peut, dans ces cas-là être proposé un geste chirurgical secondaire d’ablation de ces fragments, le diagnostic ayant toujours été établi par un scanner.
Le rôle capital du généraliste.
Le médecin traitant doit donc être en mesure d’informer et guider son patient sur la base de ces éléments. Il saura ainsi rediriger vers le chirurgien orthopédiste, de préférence spécialiste de la hanche, un patient porteur d’antécédents traumatiques, présentant des signes d’arthrose à distance de sa luxation, même plusieurs années après, ou présentant des douleurs qui ne cèdent pas, quelques mois après sa luxation.
D’après la conférence d’enseignement du Pr Philippe Chiron (Toulouse).
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