DANS LE débat entre les anciens et les modernes sur le traitement de verrues plantaires, une équipe britannique décrète le match nul. Les attouchements à l’azote liquide donnent des résultats identiques à des applications quotidiennes d’acide salicylique dilué à 50 %. Pour aboutir à cette conclusion Sarah Cockayne (York) et coll. ont eu recours à un essai multicentrique, ouvert, contrôlé et par tirage au sort.
L’étude a été menée dans 14 centres répartis au Royaume-Uni et en Irlande. Elle a enrôlé 240 patients âgés de 12 ans et plus, dont la verrue plantaire justifiait l’une des deux thérapeutiques. La cryothérapie consistait en quatre applications, au plus, d’azote liquide réalisées par un professionnel de santé. Les séances étaient espacées de deux à quatre semaines. Le traitement était réalisé, de préférence, par pulvérisation ou à défaut à l’aide d’un applicateur. Quant à l’acide salicylique à 50 % il était déposé quotidiennement par le patient pendant huit semaines au maximum. Il s’agissait d’un dispositif adhésif comportant un orifice central centrant la verrue. La pommade était appliquée sur la lésion, recouverte ensuite d’un volet adhésif intégré au dispositif. Chaque jour, avant l’application, les tissus morts devaient être délicatement retirés.
14 % de guérisons.
La disparition complète de la verrue en douze semaines, objectif principal du travail, est similaire entre les deux groupes avec 14 sur 119 (14 %) pour l’acide salicylique contre 15 sur 110 (14 %) dans l’autre groupe. Les données ont été ajustées en fonction de l’âge, d’un traitement antérieur, du type de verrue ou des préférences du patient sans que cela influe sur les résultats. Il n’a pas été relevé non plus de différence lorsqu’il a été demandé aux participants d’autoévaluer leur guérison. Ils se sont jugés débarrassés de la lésion dans 29 cas sur 95 (31 %) grâce au topique et dans 33 cas sur 98 (34 %) avec la cryothérapie. Données similaires quant à la vitesse de disparition de la verrue. Poussant leurs calculs un peu plus avant, Sarah Cockayne et coll ont inclus leurs données statistiques à celles d’une métaanalyse. Les résultats confirment ceux de l’étude britannique.
Une mise en garde est faite, enfin, par l’équipe. Elle précise que la grande majorité des préparations à usage local (tout au moins celles vendues au Royaume-Uni) ont une concentration en acide salicylique variant de 15 à 26 %, contre 50 % pour la leur. Le taux élevé est celui habituellement utilisé par les podologues en traitement de seconde intention. Ce qui laisse planer un doute sur le résultat d’un duel opposant un topique à faible concentration à l’azote liquide.
Le choix d’une évaluation des traitements à douze semaines n’est pas le fait du hasard. En effet, en raison de la fréquence élevée des guérisons spontanées des verrues plantaires, il fallait s’assurer que le traitement agissait plus rapidement. Douze semaines ont fourni un délai raisonnable.
British Medical Journal, édition en ligne, doi:10.1136/bmj.d3271.
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