Démangeaisons, douleurs, modifications de la peau et de la muqueuse (pénis, vulve), les symptômes du lichen scléreux ano-génital sont à l'origine de difficultés à uriner ou de fissures douloureuses, favorisées par les rapports sexuels, même si l'affection peut survenir à tout âge, chez l'enfant, l'adulte ou la personne âgée. La Société française de dermatologie et le groupe maladies ano-génitales (MAG) informent sur cette maladie peu connue, dont la fréquence en population générale n'est pas déterminée.
Les modifications sont d'apparition progressive : la peau devient plus fragile et plus pâle, parfois blanche et nacrée, et/ou plus épaisse et indurée (c'est-à-dire scléreuse d'où le nom de la maladie). Chez les femmes, les démangeaisons peuvent être importantes, et une atteinte du périnée et de la région péri-anale est fréquemment associée à celle de la vulve. « Chez la femme âgée, il faudra savoir différencier un lichen scléreux d'une atrophie vulvaire liée à la ménopause, est-il souligné dans un communiqué. La biopsie permettra alors de faire un diagnostic précis. » Chez l'homme, le prépuce peut se resserrer, le phimosis rendant alors le décalottage et la toilette du gland difficile, voire impossible.
La cause du lichen scléreux n'est pas bien connue. Il s'agit d'une inflammation chronique qui reste souvent localisée, mais qui peut parfois atteindre d'autres parties de la peau sous la forme de plaques blanches plus ou moins indurées. Rarement, plusieurs cas sont retrouvés dans une même famille, faisant suspecter un terrain génétique.
Un diagnostic clinique
« Dans la majorité des cas, le lichen scléreux est diagnostiqué sur le simple aspect des lésions par un dermatologue », est-il expliqué. Cependant, pour confirmer le diagnostic et du fait de l'évolution chronique et récidivante potentielle de cette affection, il est parfois proposé de faire une biopsie, le plus souvent au cabinet du dermatologue. Les autres causes de blanchiment, fissures ou démangeaisons de la vulve ou du pénis sont les mycoses, l'eczéma, le psoriasis ou le vitiligo.
Les cancers du pénis et de la vulve sont rares, mais « certains de ces cancers se développent sur un lichen scléreux ancien et non traité », est-il rapporté. Un cancer du pénis ou de la vulve peut se manifester par un épaississement localisé de la peau, une érosion qui ne cicatrise pas, voire une tuméfaction qui saigne lors de la toilette.
Corticoïdes locaux et surveillance
Le traitement du lichen scléreux vise à la fois à soulager des symptômes et à prévenir l'apparition d'un cancer. Il associe l'application d'une crème à base de cortisone pendant plusieurs mois, voire des années, et une surveillance par un médecin expérimenté. Lorsque les symptômes ont disparu, les applications locales peuvent être espacées puis arrêtées. La durée et la fréquence dépendent de l'évolution de chaque patient. Parfois, en cas de phimosis très serré résistant, une circoncision peut être proposée. « Une surveillance prolongée et régulière par le médecin est nécessaire », insistent les dermatologues.
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