Le ruxolitinib en crème à 1,5 % a montré sa supériorité dans le vitiligo par rapport au placebo dans deux essais cliniques de phase 3, financés par Incyte. Aucun traitement spécifique n'a reçu à ce jour d'autorisation de mise sur le marché. Le ruxolitinib en crème, qui a été approuvé en juillet aux États-Unis, a été mis en avant aux Journées dermatologiques de Paris.
Ces études internationales, auxquelles ont participé des équipes françaises (hôpital Henri-Mondor, AP-HP, Université Paris-Est Créteil), ont évalué l’effet de cette molécule dans le vitiligo non segmentaire chez des enfants d'au moins 12 ans et des adultes présentant une dépigmentation couvrant 10 % ou moins de la surface corporelle.
La connaissance de la physiopathologie a permis de développer des traitements spécifiques dont le ruxolitinib, un inhibiteur des Janus kinases (JAK) 1 et 2.
Cette affection auto-immune touche entre 0,5 et 2 % de la population dans le monde et 1,3 % des Européens. Jusqu'à présent, le traitement repose sur des dermocorticoïdes topiques ou le tacrolimus en crème.
Les deux essais appelés True-V1 et True-V2 ont inclus respectivement 330 et 344 patients en Amérique du Nord et en Europe. Le critère d'évaluation principal était l'amélioration d'au moins 75 % par rapport au score de base du Facial-Vitiligo Area Scoring Index (F-Vasi 75) du vitiligo du visage.
Pendant 24 semaines, les patients devaient appliquer un topique (ruxolitinib ou excipient placebo, selon une randomisation 2:1) deux fois par jour sur toutes les zones de vitiligo du visage et du corps.
Dans True-V1, 66 des 221 patients (29,8 %) du groupe ruxolitinib et 8 des 109 (7,4 %) du groupe placebo avaient une réponse F-Vasi 75 à la semaine 24 ; dans True-V2, c'était le cas pour 69 des 222 patients (30,9 %) du groupe ruxolitinib et 12 des 109 patients (11,4 %) du groupe excipient. Les effets indésirables les plus fréquents étaient l'acné et le prurit.
D. Rosmarin et al, N Engl J of Med, 2022. DOI: 10.1056/NEJMoa2118828
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