Les résistances bactériennes évoluent

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Publié le 14/06/2018
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La prévalence des infections à Chlamydia trachomatis (CT), qui avait augmenté ces dernières années, est à peu près stable, et dépend du mode de vie. Elle est en moyenne de 5 à 7 % dans nos centres de dépistage anonyme et gratuit, mais peut atteindre 10 % dans certaines cohortes. Le traitement de 1re intention par azithromycine (1 g en dose unique) ou par doxycycline (100 mg deux fois par jour pendant une semaine) reste très efficace. La recherche de CT par autoprélèvement vaginal (et PCR) doit être systématiquement proposée aux jeunes femmes de moins de 25 ans lors d’un dépistage des IST.

La lymphogranulomatose vénérienne secondaire à certains sérovars particuliers (L1, L2, L3) de CT est monitorée par le Centre national de référence des infections à Chlamydiæ. Son incidence est en augmentation depuis le début des années 2000. Il s’agit d’une infection pouvant être torpide et de diagnostic difficile pour qui n’y pense pas. Le dépistage se fait par PCR pour rechercher CT, particulièrement au niveau de l’anus pour les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes (HSH, population le plus atteinte), avec génotypage pour connaître le sérovar si le prélèvement est positif et le patient symptomatique. Elle est guérie par un traitement par doxycycline à la posologie de 200 mg/jour pendant trois semaines.

Vigilance avec les gonorrhées

La prise en charge des infections à Neisseria gonorrhoeæ est en revanche aujourd’hui plus problématique du fait de l’apparition des résistances à la ceftriaxone. Le traitement des urétrites et cervicites à N. gonorrhoeæ associe la prescription combinée de ceftriaxone et d’azithromycine en monodose pour traiter une éventuelle co-infection par CT. « Nous observons désormais des infections à gonocoques résistantes aux céphalosporines de troisième génération, avec un risque d’impasse thérapeutique, souligne le Dr Chanal. Cela impose donc de faire une culture sur les écoulements en plus de la PCR, afin d’analyser le profil de résistance de la bactérie. Quant aux quinolones, avec de 40 à 50 % de résistances, elles ne sont pas un bon traitement des infections à gonocoques en première intention. »

Enfin, les recommandations de prise en charge des urétrites non gonococciques ont récemment évolué. La fréquence des résistances à l’azithromycine fait aujourd’hui préconiser un traitement par doxycycline, 200 mg en deux prises par jour pendant 7 jours (1).

exergue : Avec les gonocoques, le risque d’impasse thérapeutique est aujourd'hui bien réel, ce qui impose de faire réaliser une culture sur écoulements en plus de la PCR


Source : Bilan Spécialiste